Tentative de traduction de gazouillis d’un phragmite des joncs du coin

Pourquoi humains toujours
Détruisez-vous les joncs et les saules de nos nids ?
Nous ne réclamons rien
Que des joncs et des saules
Et des buissons touffus
Pour nos oisillons nus.

Déjà quand l’hiver vient
Suivant les lignes de pôles
Nos becs nourriciers
Peinent…
— Mais nous chantons quand même !

Les larves et les insectes savoureux
— de même que nos propres aïeux —
Sont ores bien moins nombreux…

Et des saules et des joncs
De nos nids nouveaux
Encore
Souhaitez-vous nous priver ?

Pour nous défendre de vous
— plumes, becs, ailes, enfants —
Nous n’avons rien…
Même nos chants, nos gazouillis, nos sifflements
Ne vous souviennent plus
Que nous sommes vivants…

Vivants !
Encore…
Quand vos actes souhaitent nos morts…

Pourtant
Nous ne réclamions rien
Que des joncs et des saules
Et des buissons touffus
Pour nos oisillons nus.

Image d’un Phragmite des joncs par Gabriel Buissard CC-BY-SA 3.0 (trouvée sur Wikimedia Commons)

La gendarmerie de Pornic veut visiter la Zad

Ce matin, aux alentours de 10h15, une quinzaine de gendarmes (deux camionnettes et une voiture banalisée) ainsi qu’un drone sont passés à la Zad du Carnet. Ils ont filmé avec leurs caméras portatives tout le long de leur passage. Un hélicoptère est passé au-dessus de la zone à peu près à la même heure.

Ils auraient vu le panneau « Promenade ouverte » à l’entrée de la Zad et voulaient profiter d’une balade sur zone par ce jour de beau soleil. Ils n’ont pas pu rentrer sur le site malgré leur insistance et sont repartis après une trentaine de minutes.

La gendarmerie de Pornic a été contactée récemment par une journaliste du média en ligne Reporterre pour s’expliquer sur la présence de gendarmes lors d’un épandage de boues toxiques sur le site du Carnet le 28 août. Pour plus d’informations à ce sujet, on pourra lire l’article que nous avons publié ainsi que l’article de Reporterre. Est-ce que les gendarmes de Pornic cherchent à se venger en mettant la pression à la Zad ?

Carnet Musical #1

Les sons font vibrer la zad, depuis les coups rythmés du marteau aux chants improvisés au coin du feu, en passant par la berceuse du vent. Voilà la première compilation d’une semaine de zad en musique, comme un journal sonore où s’immerger pour découvrir le quotidien au Carnet. Les images, tournées elles aussi sur l’île, sont une invitation à contempler sa nature sauvage.

https://tube.piweb.be/videos/watch/65e309a3-dadc-488a-91b1-c536490ad17b

Des caméras cachées sur la ZAD pour surveiller les militant·es !

C’est un impressionnant dispositif de vidéosurveillance qui a été trouvé par des militant·es de la ZAD du Carnet le 31 août 2020. Des caméras étaient dissimulées dans des fausses pierres, des faux troncs d’arbres et le tout était relié à des modems, des puces GPS et des batteries de grande capacité.

Le tout aurait permis de retransmettre l’intégralité des vidéos en direct à leur destinataire pendant plus d’un mois si elles n’avaient pas été trouvées par chance au début de l’occupation de l’île du Carnet. Installées à un point stratégique, les caméras pouvaient observer toutes les allées et venues des militant·es sur la zone, dans un endroit considéré comme « safe » et donc où peu d’entre nous restaient cagoulé·es.

Sur l’une des caméras, un autocollant indique des informations techniques et le nom de l’entreprise qui a fournit le matériel : Allwan Security. Sur internet, cette société dit offrir « des solutions pour les militaires et les gouvernements ».

Au Carnet comme ailleurs, nous sommes surveillé·es et fiché·es

Surveiller illégalement des militant·es, que ce soit le fait de la gendarmerie ou des renseignements généraux, est une pratique profondément malsaine et anti-démocratique. Ce n’est pas sur la ZAD que l’on va vous dire que l’on croyait encore en la démocratie de ce pays, mais nous sommes toujours frappé·es qu’ils aillent toujours plus loin.

Contrairement à Bure, où la surveillance généralisée des militant·es a été mise au jour par l’enquête conjointe de Reporterre et Médiapart [1] , ce dispositif de surveillance a été mis en place en dehors de toute enquête judiciaire, et avant même que la ZAD ne s’implante [2] !

La découverte de ce système nous laisse à penser que d’autres moyens de surveillance ont déjà été mis en place pour surveiller les militant·es de la ZAD. Nous ne pouvons savoir lesquels, bien que nous ayons quelques idées.

Nous prenions déjà de nombreuses précautions pour limiter le fichage. C’est la raison pour laquelle nous portons des cagoules, nous limitons l’usage et la possession de téléphone (voire nous les excluons de certains lieux), nous refusons la présence des médias, des appareils photos et des caméras sur la ZAD (ou nous les encadrons strictement). Allons-nous trouver d’autres systèmes de surveillance sur l’île du Carnet ?

Face à la surveillance, continuons nos luttes pour la liberté de tout·es !

Alors que peut-on faire pour lutter contre ceux qui nous surveillent ? Nous pourrions lancer de grands slogans, inciter chacun·e à se relier à notre cause et clamer haut et fort que nous demandons au gouvernement de stopper ces pratiques illégales. Mais à quoi cela servirait-il ?

Avant tout, nous aimerions que les habitant·es de ce pays qui se croient encore libres comprennent que nous ne sommes libres que si nous acceptons de vivre la vie qu’ils ont choisi pour nous. Nous sommes libres d’aller au travail, de suivre leurs règles, de consommer et de nous taire.

Alors non, nous ne sommes pas libres.

Et ce n’est pas uniquement en cherchant l’autonomie ou en essayant de sortir du système à une échelle individuelle ou de mini-collectifs que l’on se libérera. Il faudra se battre contre le capitalisme, contre le libéralisme, contre l’État.

A la ZAD du Carnet, nous sommes la Loire qui se défend contre la bétonisation et son monde !

Pour plus d’informations sur ces caméras, on vous invite à consulter l’article de Reporterre et le billet du Collectif AutoMédia Énervé.


[1] Enquête de Médiapart : https://www.youtube.com/watch?v=P5K_pjhri3U
Enquête de Reporterre : https://reporterre.net/1-3-La-justice-a-massivement-surveille-les-militants-antinucleaires-de-Bure

[2] Par chance, les caméras ont été découvertes le jour même de l’installation de la ZAD, le 31 août 2020. Installées depuis déjà plusieurs jours (peut-être plusieurs semaines ?), elles ont tout de même pu renseigner sur les actions et la présence lors de la manifestation et du week-end de résistance organisé par le collectif Stop Carnet le week-end du 29 et 30 août 2020.

Banderole avec écrit « Soutient total pour zbeul general »

La Zad du Carnet soutient les actions lycéennes

[Du Carnet à nos lycées, ni le bac ni la bac]

Suite à la répression ultra violente des nombreuses actions des lycéen.ne.s qui réclament de meilleures conditions sanitaires pour continuer à étudier, nous avons décidé d’exprimer notre soutien. À Saint-Nazaire, les lycéen.ne.s ont violemment été attaqué.e.s. Deux ont été blessés, l’un par un tir de LBD au thorax et l’autre tabassé d’abord par un puis par une dizaine de membres des FDO.

Face au délire totalitaire de l’État qui tente d’étouffer nos révoltes, nous encourageons les lycéen.ne.s révolté.e.s à continuer la lutte.

Acabisous de la ZAD du Carnet

Théorie de la galette

À toi poète du bitume, à la 8,6 facile
Nous sommes des galettes de récup’
Ramassées à Saint-Michel
Toutes chaudes, sorties de l’usine
Entassées dans les poubelles
Triées à la volée, nous avons été jetées
Trop cuites, trop molles
Nous n’avons pas été gardées
Qu’elle est belle, cette diversité
De galettes s’entassant dans nos paniers
Nous avons quitté le moule
Nous étions différentes
Trop noires, trop dures
Nous ne connaîtrons ni le plastique, ni le carton
Dans des cagettes en bois,
On nous emmena au Migron
Partagez, mélangez, savourez !
Les galettes de la liberté
Sorties des bennes un jour férié
Remises au goût du jour
Après avoir quitté le four
Nous ne reverrons pas nos sœurs confinées
Dans les rayons des supermarchés
Maintenant nous faisons le bonheur
Des Terres et du Carnet
Nous avons vu les ânes
Nous avons vu les champs
Nous nous sommes serrées,
Entre pièces rejetées
Nous avons fait connaissance
Trop fades, trop grosses
Nous nous sommes aimées
Nous resterons au Carnet

Caisse de soutien hivernale à la Zad du Carnet

Le lien vers la cagnotte de la Zad :

Cela fait maintenant plus de 2 mois que nous sommes présent.es sur l’île du Carnet afin de bloquer les travaux et notre installation avance à grand pas. De nombreuses cabanes ont été construites et notre fonctionnement en autogestion progresse !

Depuis le 31 août dernier, la résistance contre la bétonisation en marche forcée s’est implantée au Carnet. Des barricades se sont dressées pour protéger l’île du Carnet contre les ravages au bulldozer qui y étaient programmés.

Cette occupation de l’espace public à l’entrée de l’île du Carnet constitue le dernier recours pour défendre les roselières et leurs habitants de toutes peaux : à écailles, poils ou plumes. C’est toute l’île du Carnet qui a besoin de nous pour la défendre aujourd’hui.

Mais pour que la lutte continue, nous avons encore besoin de vous !

La Zad du Carnet est un lieu de résistance, de résilience et d’accueil pour toutes les personnes qui souhaitent la rejoindre !

Ni l’annonce du report des travaux d’un an par le Grand Port de Nantes Saint-Nazaire ni le confinement n’entament notre détermination à rester sur place pour installer la lutte localement et dans la durée.

L’hiver arrive à grand pas et nos besoins matériels sont conséquents : isolation des cabanes, installation de chauffages des cabanes et construction de nouveaux lieux pour accueillir toutes les personnes souhaitant habiter sur place.

La menace continue et persiste avec notamment l’hélicoptère et des patrouilles de gendarmerie fréquentes autour de la zone.

Nous vous remercions pour la première cagnotte de soutien de la Zad du Carnet qui a recueilli plus de 2500 euros et appelons de nouveau à votre aide !

Cet argent a servi et servira pour faire des impressions, acheter du matériel collectif qu’on n’arrive pas à récupérer et remplir la caisse de solidarité.

Plusieurs façons de nous aider s’offre à vous sur notre site web.

La solidarité est une arme !

Nous sommes la Loire qui se défend !

N’hésitez pas à nous contacter à zadducarnet@riseup.net pour toute question

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Quel que soit le montant, chacun.e peut participer à cette cagnotte. Pas besoin de créer un compte ou de s’inscrire, c’est rapide et les paiements par Carte Bancaire sont 100% sécurisés.

Si tu ne peux pas participer financièrement, n’hésite pas à partager cette cagnotte autour de toi ! Merci les copaines ! à tout bientôt sur zone peut-être !

Bisoud'ours du Carnet

La Zad du Carnet soutient la Grande Ourse menacée d’expulsion

Bisoud'ours du Carnet
Bisoud’ours du Carnet

En cette sombre période de fascisation précipitée de l’état français, mêlant pêle-mêle état d’urgence sanitaire, propagande islamophobe et expulsion d’un nombre effrayant de batiments occupés par des précaires dans l’ouest et ailleurs (la commune de Rezé, l’ambassade à Nantes, le village du peuple à Donges), mais aussi à Lilles, Angers, Caen, Toulouse, Montpellier; nous apprenons que le squat de nos amis de la grande ourse à Angers fait partie de cette sinistre liste.

Depuis le 3 septembre 2019, le bâtiment autogéré de la Grande Ourse rayonne dans
cette ville, qui soit dit en passant laisse tous les soirs entre 20 et 30 personnes à la rue, les lieux d’accueil du 115 étant submergés, comme d’habitude.

La grande Ourse, c’est aussi une freepicerie en partenariat avec le Raare*, un garage autonome, une auto-école autogérée, un bar associatif, une médiathèque, une ludothèque, une salle de sport, et moults ateliers gérés par et pour des précaires.

Le 30 octobre dernier, les autorités ont sommé les habitant.e.s du lieu de partir sans délais. C’est une nouvelle bataille qui commence, et une manifestation de soutien avait été organisée le 31 octobre*.
Mais confinement oblige, cette manifestation s’est adaptée en appel à dons. 200 Personnes se sont alors mobilisées pour apporter nourriture et fournitures à la freepicerie du lieu, mobilisation qui peut se prolonger en nombre réduit du lundi au vendredi, de 14 heures à 18 heures. Alors viendez donner ce que vous pouvez, ou prendre ce dont vous aurez besoin selon votre situation ! (Attention, 6 personnes maximum pourront entrer en même temps dans la freepicerie).

En ce qui concerne les fameuses attestations de déplacement, il est possible de venir les soutenir en cochant la case « assistance aux personnes vulnérables ou précaires » ou les cases concernant les « déplacement brefs », autour de votre domicile (pour celleux qui en ont).

À la ZAD du Carnet, le squat de la Grande Ourse nous tient particulièrement à cœur, et nous espérons que nombre d’entre vous pourrez venir découvrir le lieu pendant le confinement, dans la limite des gestes barricades biensûr.

Adresse pour y aller : 6 Quai Robert Fèvre à Anger.

La gentrification est un crime, nos copaines sont mis.e.s à la rue : occupons tous les bâtiments vides ! ZAD et squats partout !

Des Bisoud’ours du Carnet.

*Le RAARE est le Ravitaillement Alimentaire Autonome Réseau d’Entre-aide

* Reportée au premier samedi après le déconfinement !

Week-end féministe en interne à la Zad du Carnet

Malgré le confinement, la Zad du Carnet continue de vivre, après une semaine de chantiers collectifs pour préparer l’hiver, nous concentrons nos efforts ce week-end sur la lutte contre l’oppression patriarcale dont voici le programme.

L’autogestion n’est pas un choix évident, nous devons combattre frontalement les schémas de pensées discriminants et oppressifs dans lesquels nous avons toujours évolué, nous déconstruire et penser collectivement des manières de vivre ensemble libérées des oppressions systémiques. Sensibilisation, réflexion et construction seront au programme de ces trois jours que nous souhaitons fédérateurs et émancipateurs.

De plus, c’est également l’occasion pour nous d’investir chacun des lieux de vie de la Zad, afin de visiter, renforcer les groupes affinitaires et mieux se connaître.

Clou du spectacle, nous en profiterons pour inaugurer la cabane en mixité choisie !

Au programme :

Vendredi

18h : Projection du film Sexe Sans Consentement et débat, espaces de parole safes et d’écoute active

Samedi

10h : Briefing des chantiers cabane en mixité choisie et peinture de la queerzine

10h30 : Création d’un ZadDico afin de répondre aux questions et de se mettre d’accord sur une terminologie commune

12h30 : Repas

14h : Arpentage de la brochure Accounting for Ourselves

14h : Théâtre forum : saynètes participatives

18h : Soirée MINT (Meufs Intersexes Non-Binaires Trans)

Dimanche

10h : Pratiques d’auto-défense physique et verbale en mixité choisie

12h : Repas

16h : Exposition finale des ateliers d’expression libre, open-mic

En continu :
– Chantier en mixité choisie
– Infokiosque
– Bibliothèque éphémère
– Ateliers de création libre
– Fresque à la queerzine
– Boîte à criée

Joie de vivre et gadoue

Un premier pas vers un recours contentieux sur le projet du Carnet

Le 20 octobre 2020, l’association MNLE Environnement, l’association Notre Affaire A Tous, le collectif Stop Carnet ainsi qu’une vingtaine de particuliers ont accompli le premier pas faire le recours contentieux.

Ce premier pas consiste en une lettre adressée au Préfet de la Région des Pays de la Loire  lui demandant de bien vouloir mettre en demeure le Grand Port Maritime de Nantes Saint Nazaire de régulariser les travaux qui ont lieu sur le site du Carnet.

En faisant cette lettre les requérants s’exposent à un refus, ce refus pourra alors être attaqué devant le juge.


La lettre envoyée au préfet

Pourquoi les travaux sur le site du Carnet doivent être considérés comme illégaux ? 

D’une part les travaux ont lieu sans déclaration de projet, au titre de l’article L 126-1 du code de l’environnement, la déclaration de projet est obligatoire afin de définir le projet comme étant d’intérêt général : 

“Lorsqu’un projet public de travaux, d’aménagements ou d’ouvrages a fait l’objet d’une enquête publique en application du chapitre III du présent titre, l’autorité de l’Etat ou l’organe délibérant de la collectivité territoriale ou de l’établissement public responsable du projet se prononce, par une déclaration de projet, sur l’intérêt général de l’opération projetée.”

En l’espèce le projet Carnet rentre bien dans cette définition et comme celui ci ne fera pas l’objet d’un permis de construire une telle déclaration est essentielle. 

En effet le projet étant mené par le Grand Port il est dispensé de procédure au titre du code de l’urbanisme, néanmoins dès qu’un projet a une influence direct sur la qualité de l’environnement, celui ci doit faire l’objet d’une déclaration de projet. Cet acte permet de prévoir les installations et travaux qui auront lieu et donc possiblement d’émettre des contestations en amont de la réalisation. 

Or ce document est introuvable et le grand port lui-même ne semble pas pouvoir répondre aux nombreuses demandes que nous avons faites. 

D’autre part, l’autorisation dérogation espèces protégées a été obtenue pour un nombre d’espèces très faible. Or certaines espèces semblent avoir été mise de côté sans raison, elles seront manifestement impactées par le projet et les mesures ERC mises en place sont clairement insuffisantes. 

Ce sont notamment le campagnol, plusieurs chiroptères, la vipère aspic et 7 espèces d’oiseaux, qui malgré leur protection à l’échelle nationale se verront supprimés ou déplacés sans qu’aucune autorisation à ce titre n’ait été obtenue.

Ces documents sont des pré-requis au commencement des travaux. 

Donc les travaux de biotope, prélude au bétonnage, ont d’ores et déjà commencé dans l’illégalité.

Contacts : 
MNLE Jean Paul Martel : jpmartel44[at]outlook.fr
NAAT Chloé Gerbier : gerbierchloe[at]gmail.com
Collectif Stop Carnet : stopcarnet[at]retzien.fr


D’autres infos sur le recours