Camp autogéré, appel à actions et block queer du 16 au 26 août à Bure! Comment rejoindre les rayonnantes depuis l’ouest ?

Le projet Cigéo mené par l’ANDRA à Bure en Meuse (55), c’est la promesse d’enfouir 85 000m³ de déchets radioactifs dans 270 km de galeries pour des milliers d’années. C’est la promesse d’un avenir nucléarisé et d’un système néocolonial et capitaliste qui persiste et se développe. Depuis 27 ans les populations locales luttent contre ce projet gigantesque à l’échelle de son impact. Depuis des mois cependant ça s’organise pour un camp qui se voudrait déclencheur, rêveur, et destabilisateur. Bure et ses habitant.es en lutte appellent à les rejoindre du 16 au 26 août pour réaffirmer nos oppositions au projet ! C’est le moment pour nous de l’ouest de faire rayonner cette lutte !

Mauvaise prise en compte des enjeux environnementaux, minimisations des impacts sur le plan sanitaire ou encore manque d’analyse des risques accidentels… c’est en ces termes que l’Autorité Environnementale a très récemment jugé le projet. Au point de conseiller de limiter le développement des populations aux alentours! Populations qui manifestent leurs oppositions depuis 27 ans.

L’année dernière une demande de déclaration d’utilité publique (DUP) a été déposée pour Cigéo, si elle est acceptée par le gouvernement, les chances de stopper le projet s’amenuiseront. La déclaration d’utilité publique est une étape clé pour les promoteurs du projet : elle ouvrira la porte à l’expropriation des terres que l’Andra n’a pu acheter et au défrichage du Bois Lejuc, plusieurs fois occupé ; elle autorisera la rénovation et la construction de dizaines de kilomètres de voies ferrées. Rendant ainsi le territoire Cigéo-compatible pour une éternité.

Il est encore temps d’empêcher ce projet !

Du 16 aux 26 août, un camp antinucléaire ouvert à toustes

Des habitant.es en lutte dans la région invitent toutes les personnes intéressé.es et/ou prêt.es à soutenir la lutte à rejoindre les environ de Bure du 16 au 26 août pour un camp autogéré !

Aux enfant·es, révolté·es de tous âges, glandeur·ses, paysan·nes, squatteur·ses, nomades, habitant·es d’ici et d’ailleurs on a besoin de tout le monde pour soutenir cette  lutte !

Se feront ça et là des rencontres, des formations, des ateliers d’artivisme, des temps en mixités choisies, des moments déters et autres fêtes subversives. (Tu pouras aussi proposer des temps si tu en as envie.) Le pré-programme est déjà en ligne par ici !

« Nous allons marcher, nous allons voler pour informer, prévenir et défendre ce territoire. Que ce soit en parcourant le tracé des voies ferrées ou par d’autres échappées, nos créatures volantes ne resteront pas dociles face à l’Andra. »

Appel à venir du 20 au 23 août pour des actions de masse

Un appel à rejoindre Bure en nombre du 20 au 23 août a été publié sur indymedia (disponible ici) pour manifester contre le projet CIGEO, et kiffer ensemble. Ce sera un moment pour toustes les personnes, expérimenté.es et en team OU PAS. Ce sera aussi un moment pour s’organiser en mixité choisie, se former à l’action et prendre soin des un.es des autres.

Nous ne dénonçons pas seulement une mauvaise « solution » pour stocker les déchets nucléaires, mais toute l’industrie nucléaire, son extractivisme colonial, sa place dans l’économie capitaliste, son poids dans une société militaire.

Les mois qui viennent sont cruciaux. Si le projet de poubelle nucléaire est déclaré d’utilité publique cette année, des travaux connexes et des procédures d’expropriations visant des habitant.es, des paysan.nes et certains lieux collectifs d’opposant.es pourraient commencer.

« Imaginons des cortèges divers, colorés et festifs qui se réapproprient le territoire. Bloquons l’avancée des travaux, refusons les expropriations, et construisons à nouveau ! Pour maintenir la pression, il y a besoin de tout le monde. Et tout le monde est bienvenu ! Articuler nos diversités de luttes ne nous rendra que plus fort.e.s. Malgré la répression, reprenons confiance. Confiance en nous, confiance les un.e.s envers les autres. »

Un appel à un block Queer du 20 au 23 août a aussi été publié, disponible ici.

« Il est annoncé sur le programme un espace et des ateliers en mixité choisie queer. Profitons-en pour se retrouver, se rencontrer et s’organiser. »

« Le nucléaire colonial français a toujours tout détruit et continue à détruire par son extractivisme d’uranium, ses essais de bombes nucléaires et ses déchets radioactifs. […] Les peuples du pacifique et notamment des atolls de Mururoa et de Fangataufa, îles bétonisées et ayant subies 193 essais nucléaires sousterrains, marins et en surface entre 1966 et 1996, ont manifesté à Papeete (tahiti) le 2 juillet dernier pour demander le retraits des déchets radioactifs. »

En tant que personnes queer, nous considérons que le nucléaire est le symbole d’un monde que nous rejetons. Alors retrouvons nous, créons nos espaces, donnons nous ensemble la force de lutter, approprions nous la lutte antinucléaire, proposons nos ateliers autogérés, formons des blocks qui nous ressemblent, dégenrés, pailletés (ou pas), déterminés…!

Comment partir de Nantes et des environs ?

Déjà ! si tu penses partir, c’est cool que tu remplisses le formulaire de pré-inscription pour aider les copaines qui s’organisent à avoir une jauge des personnes et des besoins… C’est anonyme et non-engageant ! >> par ici

Et aussi : si tu as un.e chien.ne à tes côtés sache que ça sera plus facile sur place s’il y a le moins de chiens possible. Donc si c’est possible de venir sans ton pote waf, c’est bien, et sinon, on fait avec !

En VOITURE

Il y a un pad de covoit accessible en s’inscrivant aux rayonnantes par ici !

En BUS ou TRAIN

Des billets de bus depuis Nantes sont disponibles sur internet (flixbus) entre 20 et 30 € à l’aller comme au retour. Les gares d’arrivée à viser sont au mieux, Saint-Dizier ou Ligny-en-barrois et sinon Bar-le-Duc, Neufchâteau (30 min du camp) ou Nancy (1h15 du camp).

En STOP

Départ de Nantes route de Paris, depuis l’arrêt de tram haluchères batignolles (demander à un feu par exemple à vous avancer jusqu’à l’entrée d’autoroute en direction de carquefou Angers et là c’est super au niveau du feu d’entrée). Sinon au rond point bld de la prairie des mauves (pour celui-là source hitchwiki nantes). Carte pdf des lignes bus de nantes si jamais par ici

Ensuite, deux trajets possibles, souvent empruntés chacun :

  • passer par Paris : arrivée coté ouest, RER A jusqu’à Noisy-le-grand Mont d’est et stopper au rond point d’entrée vers Reims (première aire avant Meaux, Ferrière. 10-30 min max), sinon rejoindre l’aire de ferrière directement à pieds depuis bussy saint george (source hitchwiki Paris). Autoroute jusqu’à Chalons puis N4 jusqu’à Saint-Dizier puis Joinville ou Ligny. Il est possible aussi de prendre directement la nationale 4 depuis Paris (Champigny, Pontault Combault) : c’est plus direct. Au retour, stop depuis le rond point de Massy Palaiseau.
  • éviter Paris : suivre l’autoroute jusqu’à Chaumont et remonter ensuite vers Joinville.

Si besoin tu peux écrire à bus_bure@riseup.net pour ce qui concerne la venue de l’Ouest. Sinon direct aux rayonnantes mobilisation-rayonnante@riseup.net.

En VÉLO

Au départ de Nantes le plus simple c’est de suivre la Loire à Vélo jusqu’à Orléans (c’est assez bien indiqué!)
Une fois à Orléans, il n’y a pas d’itinéraire vélo, il va falloir improviser à travers les campagnes via Montargis, Sens et Troyes puis au Sud de Saint-Dizier pour arriver à Bure!
Ça fait un peu plus de 600kms, prévoir un peu plus d’une semaine si on roule tranquille (moins si vous avez l’habitude) !)

A l’arrivée

Un numéro devrait être transmis pour l’adresse précise et pour les navettes. Suivre peut-être pour ça le site des Rayonnantes… Visez Joinville voie Bure tant que vous le pouvez 🙂

N’oublie pas le formulaire de préinscription si jamais tu viens, et sinon les hibou seront deg’…

Pour relayer la mobilisation (ouii)

Supports de mobilisations sur rayonnantes2021.noblogs.org

Vidéo pour appeler aux Rayonnantes par ici

Suivre sur les réseaux :

Il est possible et très bienvenu de rejoindre le camp avant les dates officielles (du 16 au 26 août) pour aider au montage et aussi de rester ensuite vivre sur place !

à tout vite !

Communiqué | La Loire, une Zone à Défendre

Télécharger le communiqué en format PDF : La Loire, une zone à défendre

Lieu historique d’une lutte d’envergure nationale contre un projet de centrale nucléaire, l’île du Carnet et son bras du Migron sont aujourd’hui de nouveau la cible des aménageurs. A l’Est de la ville de Paimboeuf, sur la commune de Saint-Viaud, le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire (GPMNSN) cherche à aménager 110 ha de zone naturelle en bord de Loire. Son objectif : créer une zone industrialo-portuaire dédiée notamment aux industries des énergies renouvelables.

Nous, collectif formé à la suite du weekend festif contre le projet organisé par l’association Stop Carnet, avons décidé d’occuper l’entrée du site naturel depuis lundi afin d’arrêter les travaux démarrés depuis déjà plusieurs jours.

Nous nous opposons à la destruction de cette zone de très grande importance en population de serpents, batraciens et oiseaux, et qui compose une mosaïque unique d’habitats de prairies sèches et roselières. Nous nous opposons au dragage de 250 000 m³ de sable de la Loire pour le comblement et le bétonnage de 51 ha de zones humides précieuses pour l’équilibre de l’écosystème de l’estuaire. Cet estuaire qui est notre lieu de vie, se transforme peu à peu depuis un siècle en un gigantesque port canalisé. Nous nous opposons à l’uniformisation de cette zone qui nous a émue par sa beauté et sa vivacité écologique.

Et la compensation écologique ? Cette question relève d’une mascarade. Il s’agirait de compenser la destruction de 110 ha de zone naturelle en réalisant des travaux sur le reste du site, soit les 285 ha restants de l’île du Carnet, zone déjà foisonnante. Comment oser parler de compensation ? Ces mesures sont non seulement une marchandisation du vivant et de milieux naturels, mais en plus une aberration en soi.

Concernant le terme du projet, qui serait lié aux industries des renouvelables, pouvons-nous croire en un modèle qui se construirait sur les ruines du monde vivant ? En un modèle présenté comme renouvelable mais reposant sur l’extractivisme de métaux et terres rares dans les pays de l’hémisphère sud. Cette industrie qu’on nous présente verte et écologique n’est autre que la vitrine d’une même culture : celle de l’accaparement des espaces de vie pour en faire des espaces productifs pour l’économie capitaliste.

Nous refusons cette fuite en avant énergétique et nous nous opposons à ces installations motivées plus par les intérêts de multinationales de l’énergie que par des choix désintéressés.

Le projet du Carnet fait parti d’un des 12 sites qui devraient être proposés clefs en main aux industriels, comme annoncé par le gouvernement en janvier dernier. Ils sont aujourd’hui 78. C’est contre cette réindustrialisation massive que nous nous organisons, mais aussi contre l’instrumentalisation de la création d’emplois mise en avant par le projet.

Aujourd’hui que les travaux démarrent sur les zones compensatoires pour retirer le dangereux Baccharis après 10 ans d’élaboration du projet, les voisins même les plus proches de la zone découvrent par notre présence l’industrialisation prévue et ses conséquences. Ce projet, qui prévoit déjà le remblaiement sur 50 cm de sable ne préviendra pas des submersions avec l’élévation du niveau des eaux lié au changement climatique mais constituera bien une zone à risque industriel de plus dans une région déjà bien pourvue en sites à risque. La tempête Xynthia avait déjà noyé une partie du site.

Cette occupation de l’espace public à l’entrée de l’île du Carnet constitue notre dernier recourspour défendre les roselières et leurs habitants de toutes peaux : à écailles, poils ou plumes. Ceux-ci ne peuvent résister seuls face aux bulldozers.

Sur cette Zone à Défendre (ZAD) nous avons en quelques jours construit une organisation collective qui s’attache aussi à lutter contre toutes les formes de domination, notamment sexiste et raciste. S’y retrouvent là des personnes de différents horizons et générations.

Nous demandons l’arrêt immédiat des travaux et l’abandon du projet du Carnet.

Nous sollicitons les riverain.es qui ne seraient pas déjà dans la lutte à venir nous soutenir et/ou à prendre contact avec le collectif Stop Carnet.

Nous lançons un appel à toutes les énergies disponibles pour cette cause à nous rejoindre, ou à apporter son soutien matériel ou médiatique.

Nous sommes la Loire qui se défend !

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Prochaines dates

  • samedi 13 septembre : Journée de réflexions et de convergence pour la défense de l’estuaire au Village du Peuple (rdv à partir du jeudi 10 septembre pour préparer)
  • dimanche 14 septembre : Perturbons le Forum Economique de Loire-Atlantique organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes St-Nazaire dont l’un des ateliers porte sur la thématique : les enjeux du « Zéro Artificialisation Nette »

Dans le cas d’une expulsion, nous nous donnons rendez-vous le 3ème dimanche qui suivra l’expulsion pour une manif massive de réoccupation  !

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Liens

La ZAD du Carnet est implantée aux entrées de l’île du Carnet

La ZAD du Carnet s’est implantée le 31 août aux entrées du site du Carnet que le gouvernement et les industriels veulent convertir en zone industrielle. Nous ne quitterons pas les lieux tant que le projet ne sera pas abandonné. Pour maintenir et renforcer cette lutte nous avons besoin de soutien de tous !

Pour se renseigner sur le projet, savoir qui nous sommes et pourquoi nous sommes au Carnet : « Ce que l’on défend »

Vous pouvez nous soutenir de 1000 manières, quelques propositions sont indiquées sur la page « Soutenir la lutte ».

Vous êtes les bienvenus sur place pour découvrir le site, vous renseigner, nous rencontrer et participer aux actions. Les informations pratiques sont sur la page « Venir nous rejoindre ».

Ce site est en cours de construction : de nombreux textes avec photos vont être mis en ligne très prochainement…

Pas de projet au Carnet, encore une victoire des zadistes !

La ZAD du carnet c’était une occupation de 7 mois à l’automne – hiver 2020-2021 pour préserver l’Île du Carnet et ses 400ha de la bétonisation dans l’Estuaire de la Loire. On s’y est battu·es contre un projet clé en main macroniste d’extension du Port de Saint-Nazaire, dissimulé en projet de parc éco-technologique

           Oyé ! Oyé ! Ceci est un message provenant de quelques ex-zadistes du Carnet. Nous sommes fièr·e·s et enjaillé·e·s d’apprendre et annoncer une grande nouvelle :

Le parc éco-niqu’o-technologique n’aura pas lieu ! Un projet sale en moins !

On voulait publier ce texte plus tôt mais les processus collectifs de zadistes ça prend toujours plus de temps que prévu ! #vortex

« Il n’y a pas d’échéance, pas de projet », a dit Mr le Président du grand port de Saint-Nazaire. Tretout VS Tritons, Hérons cendrés contre béton armé : on est bien content·e·s de voir les affreux déguster. Un peu de contexte sur la ZAD du Carnet et les dernières news au Carnet ces derniers mois par ici.

2 ans et quelques qu’on a été expulsé·e·s et beaucoup d’entre nous se sont retrouvé·e·s par la suite à pas savoir quoi foutre de tout ce qu’on a vécu, ni quoi foutre tout court. Beaucoup sont reparti·e·s de là ratatiné·e·s physiquement, psychiquement, émotionnellement… On dirait bien que ça fait ça, les luttes. Dans nos galères et nos peurs de l’échec vis-à-vis des un·e·s et des autres, de soi-même ou de l’échec contre le système capitalo et tous ses rouages de merde, on oublie souvent de célébrer nos p’tites victoires. 

Quoi de mieux, là, que l’abandon de ce projet pour se dire que, purée, non! tout ça n’aura pas servi à rien. Quoi de mieux, là, pour se réaffirmer, crier haut et fort que la lutte paie !!

Y’a pleins de phases de nos vies où on a mille raisons d’en douter, et la violence de la répression profitent bien de tout ça. Alors ça soulage quand même de voir que des fois, ça se renverse. 

« Plus aucune zad ne s’installera dans notre pays. » a récemment déclaré Darmanin. On dirait bien que ça fait peur aux cravates. Mais c’est parce qu’en fait, l’occupation, c’est une pratique qui marche. Y’a pleins de pratiques qui marchent. Mais quand la bataille juridique contre leurs magouilles de démons, les évènements et grosses manifs suffisent plus, ça devient un moyen d’action puissant. Essayer de vivre ensemble sur une zone humide, avec que dalle, en tente, en camtar ou dans des cabanes bric-broc, y passer un automne, un hiver, un printemps et essayer de mettre nos idées, nos paroles en actes, eh bé faut dire que c’est bien zbeul. Et Trétout, Macron, Darmanin et sa clique, le zbeul, ils kiffent pas ça. 

La ZAD, ça a des conséquences incalculables sur nos vies, qui vont plus loin que le temps de l’occup’. Rien pouvoir calculer, rien voir venir, l’absence de chiffre (« on est 500 » mdr), ils kiffent pas ça. Ça crée des déteres co et des liens -qu’ils durent ou pas- hyper intenses. 

Ça a pu se passer aussi évidemment grâce aux membres du collectif Stop Carnet, qui ont alerté sur le projet, ont taffé dur pour le faire plier, qui se sont jamais désolidarisé·e·s des habitant·e·s de la zone, et en continuant le combat après l’expuls’ comme certain·es copaines. Ce compagnonnage de luttes entre collectif et zadistes pendant et après la ZAD a bien aidé ! Aussi évidemment grâce aux différents collectifs de soutien qui se sont montés, aux soutiens extérieurs habitant·e·s de Paimboeuf et alentours (de l’eau chaude et un peu de calme, ça fait toujours du bien), à tou·te·s celleux qui sont passé·e·s, ont donné de leur temps et de leur énergie pour éviter que le Carnet soit enfoui sous leur sale béton. Et bien sûr, grâce à tou·te·s les zadistes, big up à nous et à l’usine de St-Michel Chef-Chef ! 😉

Carnet 2 – État 0

Le grand port est toujours proprio des terres et conserve toutes les autorisations pour détruire les 116 espèces protégées du Carnet. Mais que ca soit clair, si un jour un nouveau projet y voit le jour, comme en 97 contre la centrale nucléaire, et comme contre le parc éco-technologique, on sera là, plus nombreux·ses encore, libres et sauvages comme l’île !

Et même si y’a pas beaucoup de ZAD en ce moment alors que les projets de merde sont partout, et que les temps sont hardcore répressifs notamment envers les militant·e·s contre la réforme des retraites et les méga-bassines à Sainte-Soline, on peut gagner !!! Cette victoire comme d’autres en sont la preuve.

Soutien et amour à tou·tes celleux qui luttent et qui souffrent de ce système de mort ! 

Et pour finir, un récit poétique de l’expulsion de la Zad du Carnet édité par La Faaz (Fréquence Anti Autoritaire Zadiste)

Nous sommes tou·tes des enfants du Carnet ! clap clap clap, clap clap, clap clap clap clap

Nous sommes tou·tes des enfants du Carnet ! clap clap clap, clap clap, clap clap clap clap

On a recueilli quelques contributions à l’occasion de l’écriture de cet article et comme on voulait les publier en entier pas modifiés, on les rassemble dans le Carnet Magique (et les liens directs des textes par ici, par là et par ici aussi).

On est toujours chaud·e·s d’en recevoir, ça fait grave plaiz’ de se lire, et si ça vous dit vous pouvez envoyer votre texte par mail à zadducarnet[arobase]riseup point net , peut-être qu’on en fera une petite brochure.

Enfin, on invite tout·es celles et ceux qui ont trainé sur la zone à garder les oreilles ouverte cet été aux alentours du 44 !

Au plaisir de se recroiser dans la lutte !

Pas de titre

V’là plus de 2 ans qu’on s’est fait tej 
V’là que la nouvelle est tombée 
Sérieux, on a gagné ?! Nan… Allez, vazy, abrège ! 
Mais rappelle toi d’c’qui s’est passé, c’tait dur comme battre les blancs en neige
Avec une bonne bande de paumé.e.s, on peut foutre un sacré bordel !

Fin d’été, rassemblé.e.s dans un champ, déterminé.e.s
Lend’main d’soirée, peu stratèges, on joue la carte sortilège
Ça part en ZAD, ah ouais ?! Nan… C’est parti on occupe
On fouille les poub’, dépouille vos restes, fantastique est la récup’

Automne, seulement un mois, wah! le temps est distordu 
L’abri-co a bien pris l’eau, et ça fait un bail qu’on discute
Grandes marées dans les roseaux, ça nous dit d’bâtir une hutte ? 
Une méduse, un champignon, un vortex malgré les disputes

« C’est pour quoi le trou ? » pour enterrer ce projet de merde
Y faire bim! bam! enfoncer l’clou, le tout, sous le chant du merle
Mais attends, c’est fou! on peut faire des trucs sans but ?
r’mettre en cause ses manières de tout, ça r’ssemble à une arène de lutte 

P’tite marche avec les toutous
Aller prendre l’eau là-bas, au bout
Jeux d’échecs à la guitoune 
Goguettes par d’ssus l’garde-boue
Voyage à Nantes, ahou! ahou! 
Va falloir bien fic’ler la chouffe
Cortège et gàv, protégeons-nous
Et retour pour une bête de bouffe 

Dur réveil pour la vigie, fallait bien prendre le 3-6, 
L’kawa régale mais pas pour l’bide, fait l’effet d’un feu d’artifice
Les hélices des hélicos esquissent nos rides, comme nos fiascos co
Au d’ssus des pales de l’eolienne, les choucas s’moquent de nos accrocs

Hiver, toujours dehors, ça fait longtemps qu’on n’en peut up
Je tiens encore, j’entends la huppe, en allant de la Saule aux Terres
Attaques de fafs, menaces d’expuls’, mais qu’est-ce qu’on va faire ? 
Que font des rêveur.euse.s en colère qui tentent de résoudre leurs galères ? 

Coups de pioches dans les tranchées
Visages dissimulés 
Encordé.e.s dans les peupliers
Encore et toujours papoter 
Rainettes qui coassent à la nuit
Un rouge-gorge me sort d’mon nid
Mal dormi, talkies pourris
Tant pis pour la technologie

Ici on vit, ici on rit
Ici on s’forge, on s’endurcit
Le malt et l’orge, amis/ennemis ?
Mais est-ce qu’on s’en est bien sorti.e.s ?

Guinzes sur guinzes, envie d’tailler, il faut bien qu’l’esprit s’aère
Le large me manque, j’sais plus où m’mettre, partante pour une ptite virée ?
« Ça va ? » oui, nan, peut-être. la question est mal posée
Même si c’était d’bonne intention, l’horizon m’file un goût amer

V’là plus de 2 ans qu’on s’est fait tej 
V’là que la nouvelle est tombée 
Vous n’avez pas su nous faire taire,
On continuera d’vous faire chier

On s’ra pas sages, rien à péter
Pour le sauvage, les ciels plus clairs
Contre votre béton, votre nucléaire,
On mêle nos sensibilités 

« Il n’y aura plus de ZAD en France »
Eh bien c’est c’qu’on va voir
En dézinguant nos maisons
Vous construisez un monde à part 

Le feu toupar, nous défendons, 
L’amour, la rage, ça vous met mal, 
Collectifs, occupations
Soutien à tou.tes celleux qui s’battent

Célèbrons cette victoire 
Nos pratiques perdureront
Tant qu’y a d’la vie, y’a de l’espoir
Pour mettre une balle dans le vieux monde !

en marge dans les marécages

Nous sommes tous.tes des enfants du carnet. 
Je suis le bébé qui découvre un nouveau monde, 
un monde où on met des mots sur notre rage et sur nos rêves :
défendre et construire
combattre et inventer
pour mes yeux de bb c’était ça le carnet.
je vais aux ags
je joue aux mémo ri
entre les blazes et les codes
je compte sur mes doigts 
j’apprends à parler
dans les oustes et eur.euses
Le carnet me fait naître. 
Balade entre les roseaux
c’est la cour de récréation
tout m’apparaît merveilleux
étonnant
tout me fascine
des espaces en non mixité pour parler de patriarcat ?
Des brochures et atelier pour apprendre autrement et ailleurs qu’à l’université ?
Je découvre qu’une autre manière de vivre et de penser existe
et ca me donne de l’espoir
de l’energie.
Le carnet en fait c’est une micro société 
des gens qui prennent des initiatives
des gens qui inventent des maisons en forme de champignons
des gens qui pensent le soin d’une manière alternative 
des gens qui se disent que de laisser les poules en liberté c’est cool
des gens qui se nourrissent uniquement de galettes saint michel 
des gens qui crient acab
des gens qui font des pizzas de dingue
des gens qui s’emmerdent
des gens qui s’embrouillent
des gens qui font des balades en caddie
au carnet on a inventé et expérimenté des choses que je croyais unique 
que je croyais isolé
mais en fait au carnet on a fait des trucs de zadistes.
des brasero, des vigies épuisantes, des radios zads, des arpentages de textes, des ags trop longues, des départ cagoulé.e.s en team armé.e.s de bouts de guitoune qui traînent pour faire fuir les keuffs, des chorales, des wcs avec des A cerclés à la sciure avec jamais assez de sciure et qui s’écroulent quand y’a du vents, des médiations interminables de gestion de conflits, des frondes, chanté je suis fille de toto.
Je suis fille du carnet.
Je suis un enfant de zad.
Je suis un enfant d’occupation.
Le carnet a été ma porte d’entrée vers un monde de révolte, de colère.
Le carnet c’était expérimenter une vie commune sur un petit territoire
Occuper c’est proposer
Un bout de terre qui se fait menacer
et y’a des gens qui débarquent
en marge dans les marécages
et on parle, on patauge dans la gadoue
mais au moins on essaye, on existe.
On fait naître le carnet.
Le carnet c’est montrer qu’on peut vivre autrement
créer des outils pour vivre l’anarchie au quotidien
parce que nos états nations capitalistes patriarcaux coloniaux racistes n’ont aucun intérêt à nous les donner nous essayons.
imposer et vivre d’autres normes.
Maintenant on fait quoi ?
Pour que le carnet continue de vivre je crois qu’il faut continuer d’occuper et d’empêcher les états nations de privatiser et s’implanter en créant des espaces pour les enfants de demain. 
Pour que le carnet continue de vivre je crois qu’il faut continuer de chercher des moyens de faire collectif, avoir des pensées communes.
Le carnet m’a offert le goût de la découverte, le désir d’écouter l’autre avec humilité, de construire..
Pour moi aujourd’hui, rendre hommage au carnet,
rendre hommage à toutes les micros sociétés qui ont existé ,
toutes les zads et squats qui se sont fait expulser,
c’est s’inscrire dans une lutte globale pour la décolonisation des terres et des corps,
partout dans le monde, travailler à une lutte de libération internationale.
Les occupations et ré appropriations socialistes et ré affirmation d’un droit à la terre qui durent, 
le chiappas, le rojava et tant d’autres,
mais celles aussi éphémères, 
car elles s’inscrivent dans une lutte plus grande,
car elles ouvrent des portes
car elles essayent.
Des carnets partout et pour toujours !

Alors comme ca on a gagné ?

Les quelques lignes de l’articles de Reporterre semblent dures a croire tant les derniers moments on été dur. Dur d’accepter une victoire jamais celebrée, quand je garde tant de sequelles des moments traumatiques vécus a la ZAD. 

Les réveils par les flics, par les fafs, les passages incessant de l’hélicoptère, les controles permanent pendant le confinement. La violence entre zadistes aussi, surtout.

Les deux dernieres années me font l’effet d’un long brouillard a errer sans perspective, de lieu de lutte en lieu lutte sans être capable d’y voir autre choses que les fantomes du passé. Incapable de revenir au monde réel après tant d’intensité, trop abimée pour me réimpliquer dans quoi que ca soit. Le sentiment amer d’avoir beaucoup donné  dans le vide, et l’envie de pleurer a chaque fois que je passe devant le Carnet sans nous y voir. Comme si rien ne s’était passé.

Mais aujourd’hui on a gagné. Je le dis fierement, durement et le poing levé. Nique votre monde de merde, on vous aura tous. Patron, préfets, flics, journalistes, droitards du 44 et d’ailleurs, je vous emmerde tous. Vous et votre béton, vos emplois a la con, votre ordre et votre pouvoir. Votre projet de merde aura jamais lieu et on a prouvé une fois de plus que la lutte paye. Que les pavés et les barricades defendent nos vies plus efficacement que tous les bulletin de votes. Qu’on peut les faires trembler et les mettres en échec sans se trahir.

Aujourd’hui je vais mieux et la france s’embrase. Le pays vit au rythme de la grève générale, des manifs sauvages et nul ne sait qui va sortir vainqueur de la séquence en cours. Qu’importe, ne doutez jamais qu’on est toujours la, a bloquer vos boites de merdes et foutre le feu a vos boulevard. A soigner nos camarades blessées et nourrir les grévistes des piquets.

Compagnon.e.s on lache rien, jamais. 

Au plaisir de vous recroiser dans la lutte

Quoi d’neuf au Carnet ?

Pour rappel l’occupation de l’Ile du Carnet qui a commencé fin août 2020 avec un week-end de mobilisation et s’est terminé avec son expulsion le 23 mars 2021 c’est :

  • une lutte pour préserver de la bétonisation 110ha (dont 51 ha de zone humide) sur une île de près de 400ha dans l’Estuaire de la Loire contre un projet d’extension du Port de Saint-Nazaire, dissimulé en projet de parc éco-technologique,
  • L’occupation de la ZAD a permis un répit de 7 mois pour les écosystèmes du Carnet ainsi mis en défens et maintenus en libre évolution sans chasse ni nuisances d’engins motorisé !!! Les herbivores sauvages ont pu reprendre une place sur cette île, les amphibiens ont pu se déplacer sans se faire écraser, les migrateurs et espèces hivernantes ont pu s’alimenter et se reposer.
  • Des centaines de personnes mobilisées pour occuper, construire des cabanes, expérimenter l’auto-organisation collective, d’autres manières de vivre et défendre le Carnet en plein hiver et malgré la répression, aux côtés de Stop Carnet et avec le soutien de collectifs locaux comme à Rennes et Nantes!
  • De chouettes et intenses moments de vie et de luttes collectives mêlées, mais aussi des moments moins chouettes et difficiles que nous avons vécus / affrontés ensemble,
  • Des liens forts qui se sont créés et perdurent ici et là avec l’envie et l’énergie de continuer les luttes qui nous ont réunies au Carnet. Si nous étions là pour défendre le Carnet, la ZAD ne peut pas se résumer à la lutte contre un projet, elle est le lieu d’expression de nombreuses luttes !

 Mais que s’est-il passé au Carnet depuis tout ce temps ?

Du côté du Grand Port, l’état et les flics

  • La période post-expulsion a été marquée par une forte présence policière les premiers mois qui s’est réduite au fil du temps jusqu’à quasi-nulle aujourd’hui
  • Les copaines de Stop Carnet ont eu leur procès qui s’est soldé par l’acquittement de 2 des membres et des amendes pour les deux autres qui font appel de cette décision
  • Ginette, l’éolienne offshore expérimentale a été démontée durant plusieurs mois
  • Les chasseurs ont repris leurs activités au Carnet creusant des tranchées dans la végétation et perturbant faune et flore
  • Un relevé naturaliste, achevé en janvier 2023, laisse penser que la bétonisation de la zone n’est pas définitivement abandonnée à défaut d’être imminente.
  • La situation économique et politique du Port Nantes-Saint-Nazaire (qui pâtit de sa forte dépendance aux énergies fossiles) mais aussi social (il y a eu de nombreux cas de burn-out à la direction du Port) n’est pas favorable à de nouveaux projets d’extension du port. Des rapports sont défavorables à une bétonisation sud-loire qui préconise de construire sur les nombreuses friches du Port Nord-Loire.
  • Le Port fait régulièrement des annonces régulières comme quoi il n’y aurait actuellement pas de projet au Carnet mais que ça reste une réserve foncière sous entendant qu’il est possible qu’un nouveau projet voit le jour au Carnet un jour. Nous nous méfions toujours de la communication institutionnelle qui est aussi peu fiable que la parole politique mais la répétition de cette communication laisse penser à une vraie info même si nous restons méfiant·es.

Et côté lutte du Carnet

Devant l’absence de menace imminente au Carnet, la lutte a connu un ralentissement avec quelques temps forts et bonnes nouvelles :

  • L’expulsion a été suivie d’un week-end de mobilisation contre le projet en juin 2021 qui a réuni plus d’une centaine de personnes malgré une forte présence policière pour empêcher la mobilisation et un copain violemment interpellé lors de la manifestation
  • Des copaines ont organisé le camp d’été Hors d’la Loire en juillet 2021 et un concert antirep des Ramoneurs de Menhirs a été organisé en mars 2022.
  • Le copain en tôle est sorti il y a presque un an !!
  • Des chantiers collectifs ont eu lieu pour construire un lieu collectif proche du Carnet !

Communiqué de la ZAP (Zone à patates) de Pertuis (84)

L’extension de la Zone d’activité commerciale de Pertuis (84) menace les terres agricoles avoisinantes, ainsi que les habitants locaux qui risquent l’expropriation. Afin d’empêcher ce projet néfaste, nous décidons d’habiter l’une des maisons destinées à être détruites, lançant ainsi la ZAP (Zone à patates) de Pertuis.

Pertuis (84) et la métropole Aix-Marseille veulent doubler la ZAC (Zone d’activité commerciale) : 86 hectares vont être bétonnés. La bétonisation implique une perte de biodiversité, une augmentation des risques d’inondation et la mise en péril de notre autonomie alimentaire. Les habitants sont expropriés, leur maisons sont détruites et leurs terres sont rachetées pour une bouchée de pain. Ce projet n’est profitable qu’à l’entreprise Pellenc dont l’ancien PDG n’est autre que l’actuel maire de Pertuis, à l’origine du PLU (Plan local d’urbanisme). Les pertusiens désapprouvent ce projet d’agrandissement d’une zone commerciale déjà immense.

Nous sommes décidées à empêcher ce projet. Nous revendiquons l’arrêt de celui-ci et des expropriations. Les terres de Pertuis sont fertiles, absorbent les crues de la Durance, alimentent la nappe phréatique, contribuent à nous nourrir et à préserver notre milieu naturel. Elles doivent être défendues.

Nous choisissons d’habiter une des maisons afin d’empêcher sa destruction et l’avancée de ce projet. Ce lieu sera vivant, ouvert à toutes et tous, et nous pourrons y imaginer un autre avenir pour ces terres. Cette action se situe dans la continuité des mobilisations précédentes : manifestations, plantations, récoltes et distributions collectives de patates. Notre lutte est complémentaire d’autres modes d’actions dont nous sommes solidaires, comme la recours en justice lancé par l’association Terres Vives Pertuis, ou les journées de mobilisation organisées par les Soulèvements de la Terre. Ensemble, faisons face à l’extension de la ZAC !

Soirée d’ouverture de la ZAP de Pertuis.

Des nouvelles de la ZAD de Mazaugues

En juin dernier, les « humain.es de la mine » de Mazaugues (83) se sont fait connaître internationalement pour avoir lancé la première ZAD souterraine. La ZAD de Mazaugues a bénéficié d’une large couverture médiatique, puis cette couverture médiatique est retombée. Pourtant, ses militant.es n’ont pas lâché le combat et sont encore en lutte contre un projet absurde et destructeur. Qu’en est-il aujourd’hui ?

La ZAD de Mazaugues, c’est l’aboutissement de dix ans de lutte contre un projet de carrière de calcaire sur une ancienne mine de bauxite. Ce projet est dangereux pour plusieurs raisons. D’une part, il représente un risque sérieux d’effondrement généralisé de la mine, qui mettrait en péril la masse d’eau stratégique sous-jacente alimentant 800 000 personnes en eau potable. D’autre part, il est réalisé à proximité d’un dépôt d’explosif classé Seveso 2. En outre, une grande partie de cette petite commune du Var est classée site Natura 2000, et la présence de plusieurs espèces protégées a été constatée sur le site, comme le lézard ocellé et plusieurs espèces rares de chauves-souris.

L’été dernier, alors que tous les recours contre le projet ont échoué, des personnes entreprennent d’occuper la mine pour stopper les travaux. La ZAD de Mazaugues, première ZAD souterraine, est créée. Et cela fonctionne ! En juillet, toutes les machines sont évacuées du site. L’entreprise Provence Granulat reconnaît le risque l’effondrement et la présence des mines, ce qu’elle niait auparavant.

Aujourd’hui, même si le projet est en pause, les militant.es restent vigilant.es. En effet, il n’est pas rare que des projet industriels de cette nature se relancent après un certain temps, une fois que les mobilisations se font plus rares et que les énergies militantes se sont dissipées. Endormir l’opposition avant de relancer la machine est une stratégie courante. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer une mise en pause aussi longue du projet : l’attente d’une ordonnance d’évacuation, la recherche de l’intégralité des entrées de la mine pour les boucher, ou encore l’attente de la fin de l’enquête en cours de l’Office français de la biodiversité, pour n’en citer que quelques-unes.

Les « humain.es de la mine » ont besoin d’aide pour organiser et préparer la suite de la lutte ! Parce que les travaux peuvent recommencer d’un jour à l’autre, il est nécessaire de préparer des bases arrières et de continuer à faire de la veille sur le projet. N’hésitez pas à venir à leur rencontre pour découvrir leur lutte ! Vous pouvez aussi vous tenir informé.e sur :
– le blog de la ZAD de Mazaugues,
– le groupe Telegram de la lutte,
– la page Facebook de la ZAD de Mazaugues.

Sources :
– Youtube, Première Zad souterraine mondial📢e. A la rencontre des ces humains
– La relève de la peste, Dans le Var, la première ZAD souterraine de France est née, 17 juin 2021, Augustin Langlade
– Arkros, Tout savoir sur la lutte contre la carrière de Mazaugues, et comment nous rejoindre, 28 juin 2021, Xhatz
– Radio Sauvage, interview des humain.es de la mine, 3 juillet 2021
– Anarchist Federation, The first underground ZAD needs your help !

Chauve-souris que l’on peut trouver sur le site
Ancienne mine de bauxite de Mazaugues

Démantèlement de l’éolienne expérimentale du Carnet, Good Bye Ginette

Nous venons d’apprendre cette semaine le début de démantèlement du prototype d’éolienne offshore Haliade 150-6MW du Carnet qui signe la mort de Ginette (le doux nom que les zadistes lui avaient donné), fidèle compagnonne de lutte qui nous a accompagné durant nos mois d’occupation de la ZAD du Carnet, nous perdons également notre phare pour trouver la route du carnet.

Au delà de ce lien particulier qui nous lie à Ginette, c’est une bonne nouvelle que cette éolienne soit enfin démontée avec plusieurs années de retard (si nous n’avions pas été là, elle aurait peut-être rouillé sur place dans l’indifférence générale), elle ne polluera plus le paysage du Carnet. Nous avons une petite pensée également pour le maire de Frossay qui a vu sa demande d’adoption rejetée par Général Electric et qui ne pourra pas l’utiliser pour verdir sa commune alors qu’il soutient la destruction de plusieurs dizaines d’hectares de zone naturelle et humide pour construire un parc industriel (nous espérons qu’il ne s’ennuie pas trop depuis l’expulsion de l’occupation de la ZAD du Carnet).

Un recyclage illusoire

Les pales de 73m de long de Ginette en composite polyester – fibre de verre seront découpées en milieu clos, pour éviter la pollution des sols. General Electric nous vante le recyclage à 90% de l’éolienne (et la valorisation des 10% restants) alors qu’il n’existe aucune solution de recyclage pour ces matériaux. Les pales seront donc très probablement enfouies ou utilisées comme combustible dans les cimenteries. Cela nous rappelle que si le vent et le soleil sont disponible en quantité illimitées, les énergies renouvelables, panneaux solaires et éoliennes n’en sont pas plus écologiques : elles nécessitent l’utilisation de tonnes de béton, de nombreux matériaux composites et de métaux rares, à l’extraction très polluante et coloniale, faiblement recyclables et qui constituent autant de déchets polluants, mais aussi de pétrole.

Ce prototype s’inscrit dans le cadre du développement de l’éolien offshore au large de Saint-Nazaire et de Saint-Brieuc, projets qui détruisent nos paysages marins, perturbent la biodiversité. Nous ne sommes pas plus favorable à ces énergies renouvelables qu’au nucléaire (même si nous utilisons de l’électricité nucléaire pour publier ce texte.).

Il n’y a pas d’énergie magique

La problématique de l’énergie n’est pas qu’une question de techniques de production, c’est aussi une question écologique, sociale et coloniale (les métaux rares, l’uranium et le pétrole sont extraits en Afrique, Amérique Latine et Asie dans des conditions déplorables). Nous devons aussi interroger notre dépendance à l’énergie électrique qui ne cesse de croître, remplaçant progressivement les énergies fossiles (pour les véhicules par exemple), remplaçant l’énergie humaine (dans le cas du vélo ou de la brosse à dents électrique). Sans oublier le numérique, qui n’est pas si dématérialisé que ça et consomme toujours plus d’énergie électrique. En plus de l’implantation de nouveaux sites industriels de production d’électricité, nous devons dénoncer et combattre l’emprise de l’énergie électrique, énergie dite propre et dématérialisée sur nos vies. Sur ce sujet, vous pouvez consulter les réflexions des copaines de la Chose.

Vive le greenwashing

Enfin, si Général Electric prétend d’après un article de Ouest-France qu’avec le démantèlement la zone sera rendue « dans son état naturel », 110 hectares seront remblayés et bétonnés de manière irréversible au Carnet avec le projet d’écoparc technologique, pour produire ce genre d’éoliennes, des batteries ou des produits non labellisés éco-quelque chose. Le Grand Port se fait discret quant à ses intentions au Carnet, mais l’inventaire de la faune et de la flore, préalable aux travaux, devrait commencer prochainement, et nous restons opposé·es et déterminé·es à empêcher toute bétonisation de l’Ile du Carnet !

Si vous ou quelqu’un·e de votre entourage travaille au Grand Port et dispose d’infos concernant l’avancée du projet du Carnet, vous pouvez nous écrire à zadducarnet@riseup.net. (Utiliser Tor et une adresse mail non nominale par exemple Protonmail vous permettront de garantir votre anonymat)

Nous sommes toutes des enfants du Carnet

Rencontres de la confluence des luttes de l’Ouest de retour du 21 au 31 octobre à Montabot!

En résumé : 

 Les rencontres de la confluence des luttes de l’Ouest reviennent, elles auront lieu à la Grange de Montabot dans la Manche du jeudi 21 au dimanche 31 octobre! 

Voici un pré-programme collaboratif par ici . Il est à compléter – commenter selon vos envies et on pourra l’ajuster au fil des envies !

Les repas sont partagés (on va faire un peu de récup mais n’hésitez pas à ramener quelques victuailles à partager) et il y a possibilité de camper sur place en tente ou en camion – véhicule!

C’est cool d’être autonome au niveau couchage (attention à la température, il peut faire froid fin octobre) car il y aura un dortoir avec quelques places pour y dormir mais tout le monde ne pourra pas y dormir.

Et pour celleux qui veulent avoir plus de détails : 

    Présentation de la confluence des luttes de l’Ouest

La Confluence se voit comme un outil qui relie les luttes plus qu’elle ne les organise, elle propose un espace de rencontres, plus ou moins régulier où se mêlent discussions, réflexions autour de nos luttes avec des individu·es impliqué·es dans différentes luttes contre les projets inutiles mais aussi l’anti-capitalisme, le féminisme, l’anti-racisme, l’anti-classisme …  

Cet espace de rencontre vise à créer des liens interpersonnels entre personnes luttant dans l’ouest, partager des expériences individuelles et collectives et à faire émerger des projets collectifs de mutualisation ou d’entraide. La confluence n’a aucunement la prétention de porter l’organisation hors des luttes. Il ne s’agit pas d’un collectif de collectifs visant à adopter une stratégie globale de lutte. Chacun·e conserve son autonomie et la Confluence n’a pas vocation à s’occuper de la manière dont les gens s’organisent, mais uniquement de faciliter l’entraide entre les luttes telles qu’elles sont ! 

10 jours de confluence ! 

Nous repartons sur un format long de confluence comme l’an dernier au Village du Peuple (et oui déjà un an depuis les dernières rencontres! on est pas hyper ponctuels, mais avec les luttes le temps passe vite!).  Ce format long permet d’éviter l’effet week-end trop rempli et la saturation qui va avec. Il permet aussi d’avoir un rythme plus tranquille pour des échanges informels, en profiter pour se retrouver, partager un peu de temps ensemble, des repas et soirées, de l’improvisation, des balades, jeux … ! 🙂 … mais vous pouvez évidemment ne passer que quelques jours !

On y discutera bien sûr de l’actualité des luttes contre les projets inutiles dans l’ouest mais aussi des problématiques liées au soin, à la neuroatypie et à la santé psy, d’organisation collective de la sortie de l’emploi, de comment on structure un peu plus cette confluence des luttes, et de tout ce que vous avez envie de parler selon le moment et les participant.es !

Ces rencontres sont auto-gérées mais pour qu’elles soient agréables pour toustes, il y a un peu d’orga en amont (comme d’hab). Du coup les coups de main sont les bienvenus ! Si tu as envie de participer (un peu / beaucoup) à l’orga, fais nous signe à laissebeton [at] riseup.net (on prévoit d’en discuter d’ici peu). On cherche entres autres des personnes pour nous aider à ramener de la récup’, pour relayer l’événement sur des listes mails de l’Ouest …

Nous pensions articuler ces rencontres en plusieurs temps de plusieurs jours pour chacune des grandes thématiques avec un programme relativement libre à chaque fois, mêlant discussions, projections de films, ateliers pratiques (car on finit par saturer à passer trop de temps à discuter). 

N’hésitez pas à nous envoyer un mail à laissebeton [at] riseup.net si vous cherchez un covoit ou avez des place dans votre véhicule. On vous mettra en contact ! On est moins rapide que blablacar pour vous trouver un covoit’ mais ça fonctionne quand même.

A très vite à Montabot