Merci au collectif StopCarnet dont nous reprenons le compte-rendu du week-end du 5-6 juin 2021.
Organiser des évènements militants dans un contexte répressif et autoritaire devient extrêmement difficile et ce particulièrement en milieu rural où les luttes sont malheureusement souvent invisibilisées. La répression de nos évènements du week-end a dépassé tout ce que nous pouvions imaginer, nous obligeant à jouer constamment au chat et à la souris avec les dispositifs policiers et notre copain interpellé violemment est actuellement toujours en garde à vue.
Un très méchant pique-nique très réprimé
Samedi, nous avons organisé un simple pique-nique ainsi qu’une balade naturaliste en bord de canal afin de nous retrouver, d’échanger sur la lutte du Carnet et l’industrialisation de l’estuaire de la Loire.
Mais la mairie de Frossay a délivré des arrêtés municipaux pour interdire la circulation et le stationnement pour risque avéré de « rave party ».
(Si nous ne sommes pas contre la danse libre, il s’agissait seulement de manger des méchantes chips accompagnées de méchants bouts de pain, on nous y reprendra plus !)
Nous avons donc dû déplacer le lieu de notre pique-nique au dernier moment. En rejoignant le lieu de notre pique-nique, nous avons découvert un dispositif policier surréaliste : une vingtaine de camions de gendarmes mobiles encerclaient le Carnet, nous avons croisé 4 camions de gendarmes mobiles et nous avons été escortés par 4 motards.
Motards, camionnettes de gendarmerie et voitures banalisées ont circulé régulièrement ou sont restés en stationnaire toute la journée pour effectuer des contrôles, décourageant ainsi les potentiel.le.s participant.e.s de nous rejoindre. Les gendarmes ont également relevé les plaques d’immatriculation des voitures présentes en cachette.
Certains gendarmes nous ont dit eux-mêmes ne pas comprendre ce qu’ils faisaient, ne pas vouloir répondre à nos questions et ne répondre qu’aux ordres.
Par ailleurs, lorsque nous avons évoqué la complicité de la gendarmerie lors de l’épandage des boues de station d’épuration sur la route du Carnet avant notre week-end de mobilisation fin août, un gendarme nous a dit qu’il s’agissait d’individus isolés ! (La mise en place de caméras de surveillance cachées et hyper sophistiquées dans des fausses pierres et faux tronc d’arbres est probablement également le fait de gendarmes isolés qui sont décidément bien nombreux !)
Heureusement, nous avons tout de même passé une belle journée sous le soleil aux écluses de Buzay et de chouettes échanges et liens ont pu émerger, en plus de renforcer notre solidarité !
Une manifestation champêtre sous haute protection policière
Nous étions 250 hier à manifester contre le projet du Carnet. Nous avons également dû préciser la localisation exacte de notre manifestation au dernier moment pour anticiper les potentiels blocages ou contrôles policiers. La haute surveillance policière, les nombreux camions de gendarmes mobiles, les contrôles par des gendarmes armés de fusil ou de FAMAS ainsi que les arrêtés municipaux interdisant la circulation et le stationnement ont eu raison de notre mobilisation alors que nous étions 1500 fin août.
Le cortège a rejoint Frossay dans une ambiance bon enfant mais sous la surveillance accrue des renseignements généraux et les prises de parole ont bien entendu été filmées de près. La manifestation s’est très bien déroulée et aucun dommage ni heurt n’est à déplorer.
Photos Collectif Stop Carnet et Suvann (nous vous encourageons à consulter ses magnifiques photos !)
Interpellation brutale et expéditive d’un membre du collectif Stop Carnet, paysan bio pacifique, dont les problèmes de santé étaient connus des services de gendarmerie
https://video.wordpress.com/embed/mfTBozKg?controls=0&preloadContent=metadata&hd=1
Alors que nous quittions la zone de stationnement après notre manifestation, 5 camions de gendarmes mobiles armés se sont garés sur le bas côté et sont venus extraire violemment un copain paysan bio de 62 ans d’un véhicule et l’ont interpellé puis jeté dans un fourgon. Cette extraction forcée par la gendarmerie est illégale et son interpellation ne fait que confirmer l’acharnement policier et judiciaire dont ce lanceur d’alerte dans le Pays de Retz est victime depuis des années. Par ailleurs, notre copain subit des problèmes de santé dont un coccyx brisé qui lui cause un arrêt de travail et les gendarmes sont bien évidemment au courant. Sa garde à vue a été prolongée à 48h, avec un risque de comparaître dès demain au tribunal.
Le médecin de garde qui l’a examiné en garde à vue atteste de « coups et blessures » et est choqué sans avoir assisté à la scène.
La trentaine de personnes qui souhaitaient partir de la zone de stationnement ont été nassé.e.s par plusieurs dizaines de gendarmes mobiles sans aucune raison.
Photos Collectif Stop Carnet et Suvann
Notre copain, est inculpé pour « menaces de crime ou délit envers un dépositaire de l’autorité publique », menaces que nous n’avons aucunement entendu pendant la mobilisation. En revanche, notre copain subit régulièrement des menaces de mort et intimidations et ses plaintes ne sont pas prises par la gendarmerie locale. https://terres-communes.zici.fr/surfpark-recit-des-faits-complet-de-la-journee-traumatisante-du-20-juillet-2019-et-appel-a-soutien-quand-une-milice-pilotee-par-la-fnsea-des-elus-et-protegee-par-les-autorites-expulse-violemment/embed/#?secret=2tv0zmvjoG
Plus d’infos sur ce que subit Hubert et d’autres lanceur/se-s d’alerte dans le Pays de Retz sur le blog du collectif Terres Communes et notre blog.
Nous sommes encore sous le choc face au terrorisme d’Etat qui nous est infligée. Un pique-nique et une manifestation bon enfant mais ultra réprimés qui montrent la violence d’un régime autoritaire et une impossible dissidence politique et contestation.
Nous nous battons contre un projet destructeur porté par les acteurs économiques et politiques en catimini.
Nous nous battons pour un monde digne et juste pour tous et toutes, pour une vie soutenable et contre l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique mais nous sommes pourtant considéré.e.s comme des terrroristes et des ultra-violent.e.s.
Les membres de notre collectif, les soutiens à la lutte et les riverain.e.s du Carnet subissent des vols d’hélicoptère au-dessus de leur domicile, des gardes à vue, des véhicules de gendarmerie devant leur domicile. Une véritable ZAD bleue a fait place aux barricades joyeuses et colorées de la ZAD du Carnet faisant peser des contrôles et un dispositif policier incroyable autour du Carnet.
Qui sont les terroristes et ultra violent.e.s ?
Combien d’argent public gâché au service d’un projet écocidaire et pour préserver les intérêts du Grand Port Maritime Nantes-Saint-Nazaire dont les conséquences sociales et environnementales détruisent l’estuaire de la Loire ?
Solidarité avec notre copain enfermé et les militant.e.s qui subissent une répression de plus en plus forte visant à décourager toutes formes de luttes !
De nouvelles formes de mobilisation vont prendre forme ces prochaines semaines afin de relancer notre lutte et garantir des espaces sécurisés pour celles et ceux qui souhaiteraient nous soutenir !
À bas l’Etat policier et à bas l’autoritarisme !
Pour que vive le Carnet libre et sauvage !
Nous sommes la Loire qui se défend et la Loire qui attaque !
Pour nous soutenir financièrement, merci d’avance :
https://www.cotizup.com/stopcarnet
Dans la presse :