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Pas de projet au Carnet, encore une victoire des zadistes !

La ZAD du carnet c’était une occupation de 7 mois à l’automne – hiver 2020-2021 pour préserver l’Île du Carnet et ses 400ha de la bétonisation dans l’Estuaire de la Loire. On s’y est battu·es contre un projet clé en main macroniste d’extension du Port de Saint-Nazaire, dissimulé en projet de parc éco-technologique

           Oyé ! Oyé ! Ceci est un message provenant de quelques ex-zadistes du Carnet. Nous sommes fièr·e·s et enjaillé·e·s d’apprendre et annoncer une grande nouvelle :

Le parc éco-niqu’o-technologique n’aura pas lieu ! Un projet sale en moins !

On voulait publier ce texte plus tôt mais les processus collectifs de zadistes ça prend toujours plus de temps que prévu ! #vortex

« Il n’y a pas d’échéance, pas de projet », a dit Mr le Président du grand port de Saint-Nazaire. Tretout VS Tritons, Hérons cendrés contre béton armé : on est bien content·e·s de voir les affreux déguster. Un peu de contexte sur la ZAD du Carnet et les dernières news au Carnet ces derniers mois par ici.

2 ans et quelques qu’on a été expulsé·e·s et beaucoup d’entre nous se sont retrouvé·e·s par la suite à pas savoir quoi foutre de tout ce qu’on a vécu, ni quoi foutre tout court. Beaucoup sont reparti·e·s de là ratatiné·e·s physiquement, psychiquement, émotionnellement… On dirait bien que ça fait ça, les luttes. Dans nos galères et nos peurs de l’échec vis-à-vis des un·e·s et des autres, de soi-même ou de l’échec contre le système capitalo et tous ses rouages de merde, on oublie souvent de célébrer nos p’tites victoires. 

Quoi de mieux, là, que l’abandon de ce projet pour se dire que, purée, non! tout ça n’aura pas servi à rien. Quoi de mieux, là, pour se réaffirmer, crier haut et fort que la lutte paie !!

Y’a pleins de phases de nos vies où on a mille raisons d’en douter, et la violence de la répression profitent bien de tout ça. Alors ça soulage quand même de voir que des fois, ça se renverse. 

« Plus aucune zad ne s’installera dans notre pays. » a récemment déclaré Darmanin. On dirait bien que ça fait peur aux cravates. Mais c’est parce qu’en fait, l’occupation, c’est une pratique qui marche. Y’a pleins de pratiques qui marchent. Mais quand la bataille juridique contre leurs magouilles de démons, les évènements et grosses manifs suffisent plus, ça devient un moyen d’action puissant. Essayer de vivre ensemble sur une zone humide, avec que dalle, en tente, en camtar ou dans des cabanes bric-broc, y passer un automne, un hiver, un printemps et essayer de mettre nos idées, nos paroles en actes, eh bé faut dire que c’est bien zbeul. Et Trétout, Macron, Darmanin et sa clique, le zbeul, ils kiffent pas ça. 

La ZAD, ça a des conséquences incalculables sur nos vies, qui vont plus loin que le temps de l’occup’. Rien pouvoir calculer, rien voir venir, l’absence de chiffre (« on est 500 » mdr), ils kiffent pas ça. Ça crée des déteres co et des liens -qu’ils durent ou pas- hyper intenses. 

Ça a pu se passer aussi évidemment grâce aux membres du collectif Stop Carnet, qui ont alerté sur le projet, ont taffé dur pour le faire plier, qui se sont jamais désolidarisé·e·s des habitant·e·s de la zone, et en continuant le combat après l’expuls’ comme certain·es copaines. Ce compagnonnage de luttes entre collectif et zadistes pendant et après la ZAD a bien aidé ! Aussi évidemment grâce aux différents collectifs de soutien qui se sont montés, aux soutiens extérieurs habitant·e·s de Paimboeuf et alentours (de l’eau chaude et un peu de calme, ça fait toujours du bien), à tou·te·s celleux qui sont passé·e·s, ont donné de leur temps et de leur énergie pour éviter que le Carnet soit enfoui sous leur sale béton. Et bien sûr, grâce à tou·te·s les zadistes, big up à nous et à l’usine de St-Michel Chef-Chef ! 😉

Carnet 2 – État 0

Le grand port est toujours proprio des terres et conserve toutes les autorisations pour détruire les 116 espèces protégées du Carnet. Mais que ca soit clair, si un jour un nouveau projet y voit le jour, comme en 97 contre la centrale nucléaire, et comme contre le parc éco-technologique, on sera là, plus nombreux·ses encore, libres et sauvages comme l’île !

Et même si y’a pas beaucoup de ZAD en ce moment alors que les projets de merde sont partout, et que les temps sont hardcore répressifs notamment envers les militant·e·s contre la réforme des retraites et les méga-bassines à Sainte-Soline, on peut gagner !!! Cette victoire comme d’autres en sont la preuve.

Soutien et amour à tou·tes celleux qui luttent et qui souffrent de ce système de mort ! 

Et pour finir, un récit poétique de l’expulsion de la Zad du Carnet édité par La Faaz (Fréquence Anti Autoritaire Zadiste)

Nous sommes tou·tes des enfants du Carnet ! clap clap clap, clap clap, clap clap clap clap

Nous sommes tou·tes des enfants du Carnet ! clap clap clap, clap clap, clap clap clap clap

On a recueilli quelques contributions à l’occasion de l’écriture de cet article et comme on voulait les publier en entier pas modifiés, on les rassemble dans le Carnet Magique (et les liens directs des textes par ici, par là et par ici aussi).

On est toujours chaud·e·s d’en recevoir, ça fait grave plaiz’ de se lire, et si ça vous dit vous pouvez envoyer votre texte par mail à zadducarnet[arobase]riseup point net , peut-être qu’on en fera une petite brochure.

Enfin, on invite tout·es celles et ceux qui ont trainé sur la zone à garder les oreilles ouverte cet été aux alentours du 44 !

Au plaisir de se recroiser dans la lutte !

Pas de titre

V’là plus de 2 ans qu’on s’est fait tej 
V’là que la nouvelle est tombée 
Sérieux, on a gagné ?! Nan… Allez, vazy, abrège ! 
Mais rappelle toi d’c’qui s’est passé, c’tait dur comme battre les blancs en neige
Avec une bonne bande de paumé.e.s, on peut foutre un sacré bordel !

Fin d’été, rassemblé.e.s dans un champ, déterminé.e.s
Lend’main d’soirée, peu stratèges, on joue la carte sortilège
Ça part en ZAD, ah ouais ?! Nan… C’est parti on occupe
On fouille les poub’, dépouille vos restes, fantastique est la récup’

Automne, seulement un mois, wah! le temps est distordu 
L’abri-co a bien pris l’eau, et ça fait un bail qu’on discute
Grandes marées dans les roseaux, ça nous dit d’bâtir une hutte ? 
Une méduse, un champignon, un vortex malgré les disputes

« C’est pour quoi le trou ? » pour enterrer ce projet de merde
Y faire bim! bam! enfoncer l’clou, le tout, sous le chant du merle
Mais attends, c’est fou! on peut faire des trucs sans but ?
r’mettre en cause ses manières de tout, ça r’ssemble à une arène de lutte 

P’tite marche avec les toutous
Aller prendre l’eau là-bas, au bout
Jeux d’échecs à la guitoune 
Goguettes par d’ssus l’garde-boue
Voyage à Nantes, ahou! ahou! 
Va falloir bien fic’ler la chouffe
Cortège et gàv, protégeons-nous
Et retour pour une bête de bouffe 

Dur réveil pour la vigie, fallait bien prendre le 3-6, 
L’kawa régale mais pas pour l’bide, fait l’effet d’un feu d’artifice
Les hélices des hélicos esquissent nos rides, comme nos fiascos co
Au d’ssus des pales de l’eolienne, les choucas s’moquent de nos accrocs

Hiver, toujours dehors, ça fait longtemps qu’on n’en peut up
Je tiens encore, j’entends la huppe, en allant de la Saule aux Terres
Attaques de fafs, menaces d’expuls’, mais qu’est-ce qu’on va faire ? 
Que font des rêveur.euse.s en colère qui tentent de résoudre leurs galères ? 

Coups de pioches dans les tranchées
Visages dissimulés 
Encordé.e.s dans les peupliers
Encore et toujours papoter 
Rainettes qui coassent à la nuit
Un rouge-gorge me sort d’mon nid
Mal dormi, talkies pourris
Tant pis pour la technologie

Ici on vit, ici on rit
Ici on s’forge, on s’endurcit
Le malt et l’orge, amis/ennemis ?
Mais est-ce qu’on s’en est bien sorti.e.s ?

Guinzes sur guinzes, envie d’tailler, il faut bien qu’l’esprit s’aère
Le large me manque, j’sais plus où m’mettre, partante pour une ptite virée ?
« Ça va ? » oui, nan, peut-être. la question est mal posée
Même si c’était d’bonne intention, l’horizon m’file un goût amer

V’là plus de 2 ans qu’on s’est fait tej 
V’là que la nouvelle est tombée 
Vous n’avez pas su nous faire taire,
On continuera d’vous faire chier

On s’ra pas sages, rien à péter
Pour le sauvage, les ciels plus clairs
Contre votre béton, votre nucléaire,
On mêle nos sensibilités 

« Il n’y aura plus de ZAD en France »
Eh bien c’est c’qu’on va voir
En dézinguant nos maisons
Vous construisez un monde à part 

Le feu toupar, nous défendons, 
L’amour, la rage, ça vous met mal, 
Collectifs, occupations
Soutien à tou.tes celleux qui s’battent

Célèbrons cette victoire 
Nos pratiques perdureront
Tant qu’y a d’la vie, y’a de l’espoir
Pour mettre une balle dans le vieux monde !

en marge dans les marécages

Nous sommes tous.tes des enfants du carnet. 
Je suis le bébé qui découvre un nouveau monde, 
un monde où on met des mots sur notre rage et sur nos rêves :
défendre et construire
combattre et inventer
pour mes yeux de bb c’était ça le carnet.
je vais aux ags
je joue aux mémo ri
entre les blazes et les codes
je compte sur mes doigts 
j’apprends à parler
dans les oustes et eur.euses
Le carnet me fait naître. 
Balade entre les roseaux
c’est la cour de récréation
tout m’apparaît merveilleux
étonnant
tout me fascine
des espaces en non mixité pour parler de patriarcat ?
Des brochures et atelier pour apprendre autrement et ailleurs qu’à l’université ?
Je découvre qu’une autre manière de vivre et de penser existe
et ca me donne de l’espoir
de l’energie.
Le carnet en fait c’est une micro société 
des gens qui prennent des initiatives
des gens qui inventent des maisons en forme de champignons
des gens qui pensent le soin d’une manière alternative 
des gens qui se disent que de laisser les poules en liberté c’est cool
des gens qui se nourrissent uniquement de galettes saint michel 
des gens qui crient acab
des gens qui font des pizzas de dingue
des gens qui s’emmerdent
des gens qui s’embrouillent
des gens qui font des balades en caddie
au carnet on a inventé et expérimenté des choses que je croyais unique 
que je croyais isolé
mais en fait au carnet on a fait des trucs de zadistes.
des brasero, des vigies épuisantes, des radios zads, des arpentages de textes, des ags trop longues, des départ cagoulé.e.s en team armé.e.s de bouts de guitoune qui traînent pour faire fuir les keuffs, des chorales, des wcs avec des A cerclés à la sciure avec jamais assez de sciure et qui s’écroulent quand y’a du vents, des médiations interminables de gestion de conflits, des frondes, chanté je suis fille de toto.
Je suis fille du carnet.
Je suis un enfant de zad.
Je suis un enfant d’occupation.
Le carnet a été ma porte d’entrée vers un monde de révolte, de colère.
Le carnet c’était expérimenter une vie commune sur un petit territoire
Occuper c’est proposer
Un bout de terre qui se fait menacer
et y’a des gens qui débarquent
en marge dans les marécages
et on parle, on patauge dans la gadoue
mais au moins on essaye, on existe.
On fait naître le carnet.
Le carnet c’est montrer qu’on peut vivre autrement
créer des outils pour vivre l’anarchie au quotidien
parce que nos états nations capitalistes patriarcaux coloniaux racistes n’ont aucun intérêt à nous les donner nous essayons.
imposer et vivre d’autres normes.
Maintenant on fait quoi ?
Pour que le carnet continue de vivre je crois qu’il faut continuer d’occuper et d’empêcher les états nations de privatiser et s’implanter en créant des espaces pour les enfants de demain. 
Pour que le carnet continue de vivre je crois qu’il faut continuer de chercher des moyens de faire collectif, avoir des pensées communes.
Le carnet m’a offert le goût de la découverte, le désir d’écouter l’autre avec humilité, de construire..
Pour moi aujourd’hui, rendre hommage au carnet,
rendre hommage à toutes les micros sociétés qui ont existé ,
toutes les zads et squats qui se sont fait expulser,
c’est s’inscrire dans une lutte globale pour la décolonisation des terres et des corps,
partout dans le monde, travailler à une lutte de libération internationale.
Les occupations et ré appropriations socialistes et ré affirmation d’un droit à la terre qui durent, 
le chiappas, le rojava et tant d’autres,
mais celles aussi éphémères, 
car elles s’inscrivent dans une lutte plus grande,
car elles ouvrent des portes
car elles essayent.
Des carnets partout et pour toujours !

Alors comme ca on a gagné ?

Les quelques lignes de l’articles de Reporterre semblent dures a croire tant les derniers moments on été dur. Dur d’accepter une victoire jamais celebrée, quand je garde tant de sequelles des moments traumatiques vécus a la ZAD. 

Les réveils par les flics, par les fafs, les passages incessant de l’hélicoptère, les controles permanent pendant le confinement. La violence entre zadistes aussi, surtout.

Les deux dernieres années me font l’effet d’un long brouillard a errer sans perspective, de lieu de lutte en lieu lutte sans être capable d’y voir autre choses que les fantomes du passé. Incapable de revenir au monde réel après tant d’intensité, trop abimée pour me réimpliquer dans quoi que ca soit. Le sentiment amer d’avoir beaucoup donné  dans le vide, et l’envie de pleurer a chaque fois que je passe devant le Carnet sans nous y voir. Comme si rien ne s’était passé.

Mais aujourd’hui on a gagné. Je le dis fierement, durement et le poing levé. Nique votre monde de merde, on vous aura tous. Patron, préfets, flics, journalistes, droitards du 44 et d’ailleurs, je vous emmerde tous. Vous et votre béton, vos emplois a la con, votre ordre et votre pouvoir. Votre projet de merde aura jamais lieu et on a prouvé une fois de plus que la lutte paye. Que les pavés et les barricades defendent nos vies plus efficacement que tous les bulletin de votes. Qu’on peut les faires trembler et les mettres en échec sans se trahir.

Aujourd’hui je vais mieux et la france s’embrase. Le pays vit au rythme de la grève générale, des manifs sauvages et nul ne sait qui va sortir vainqueur de la séquence en cours. Qu’importe, ne doutez jamais qu’on est toujours la, a bloquer vos boites de merdes et foutre le feu a vos boulevard. A soigner nos camarades blessées et nourrir les grévistes des piquets.

Compagnon.e.s on lache rien, jamais. 

Au plaisir de vous recroiser dans la lutte

Quoi d’neuf au Carnet ?

Pour rappel l’occupation de l’Ile du Carnet qui a commencé fin août 2020 avec un week-end de mobilisation et s’est terminé avec son expulsion le 23 mars 2021 c’est :

  • une lutte pour préserver de la bétonisation 110ha (dont 51 ha de zone humide) sur une île de près de 400ha dans l’Estuaire de la Loire contre un projet d’extension du Port de Saint-Nazaire, dissimulé en projet de parc éco-technologique,
  • L’occupation de la ZAD a permis un répit de 7 mois pour les écosystèmes du Carnet ainsi mis en défens et maintenus en libre évolution sans chasse ni nuisances d’engins motorisé !!! Les herbivores sauvages ont pu reprendre une place sur cette île, les amphibiens ont pu se déplacer sans se faire écraser, les migrateurs et espèces hivernantes ont pu s’alimenter et se reposer.
  • Des centaines de personnes mobilisées pour occuper, construire des cabanes, expérimenter l’auto-organisation collective, d’autres manières de vivre et défendre le Carnet en plein hiver et malgré la répression, aux côtés de Stop Carnet et avec le soutien de collectifs locaux comme à Rennes et Nantes!
  • De chouettes et intenses moments de vie et de luttes collectives mêlées, mais aussi des moments moins chouettes et difficiles que nous avons vécus / affrontés ensemble,
  • Des liens forts qui se sont créés et perdurent ici et là avec l’envie et l’énergie de continuer les luttes qui nous ont réunies au Carnet. Si nous étions là pour défendre le Carnet, la ZAD ne peut pas se résumer à la lutte contre un projet, elle est le lieu d’expression de nombreuses luttes !

 Mais que s’est-il passé au Carnet depuis tout ce temps ?

Du côté du Grand Port, l’état et les flics

  • La période post-expulsion a été marquée par une forte présence policière les premiers mois qui s’est réduite au fil du temps jusqu’à quasi-nulle aujourd’hui
  • Les copaines de Stop Carnet ont eu leur procès qui s’est soldé par l’acquittement de 2 des membres et des amendes pour les deux autres qui font appel de cette décision
  • Ginette, l’éolienne offshore expérimentale a été démontée durant plusieurs mois
  • Les chasseurs ont repris leurs activités au Carnet creusant des tranchées dans la végétation et perturbant faune et flore
  • Un relevé naturaliste, achevé en janvier 2023, laisse penser que la bétonisation de la zone n’est pas définitivement abandonnée à défaut d’être imminente.
  • La situation économique et politique du Port Nantes-Saint-Nazaire (qui pâtit de sa forte dépendance aux énergies fossiles) mais aussi social (il y a eu de nombreux cas de burn-out à la direction du Port) n’est pas favorable à de nouveaux projets d’extension du port. Des rapports sont défavorables à une bétonisation sud-loire qui préconise de construire sur les nombreuses friches du Port Nord-Loire.
  • Le Port fait régulièrement des annonces régulières comme quoi il n’y aurait actuellement pas de projet au Carnet mais que ça reste une réserve foncière sous entendant qu’il est possible qu’un nouveau projet voit le jour au Carnet un jour. Nous nous méfions toujours de la communication institutionnelle qui est aussi peu fiable que la parole politique mais la répétition de cette communication laisse penser à une vraie info même si nous restons méfiant·es.

Et côté lutte du Carnet

Devant l’absence de menace imminente au Carnet, la lutte a connu un ralentissement avec quelques temps forts et bonnes nouvelles :

  • L’expulsion a été suivie d’un week-end de mobilisation contre le projet en juin 2021 qui a réuni plus d’une centaine de personnes malgré une forte présence policière pour empêcher la mobilisation et un copain violemment interpellé lors de la manifestation
  • Des copaines ont organisé le camp d’été Hors d’la Loire en juillet 2021 et un concert antirep des Ramoneurs de Menhirs a été organisé en mars 2022.
  • Le copain en tôle est sorti il y a presque un an !!
  • Des chantiers collectifs ont eu lieu pour construire un lieu collectif proche du Carnet !

Démantèlement de l’éolienne expérimentale du Carnet, Good Bye Ginette

Nous venons d’apprendre cette semaine le début de démantèlement du prototype d’éolienne offshore Haliade 150-6MW du Carnet qui signe la mort de Ginette (le doux nom que les zadistes lui avaient donné), fidèle compagnonne de lutte qui nous a accompagné durant nos mois d’occupation de la ZAD du Carnet, nous perdons également notre phare pour trouver la route du carnet.

Au delà de ce lien particulier qui nous lie à Ginette, c’est une bonne nouvelle que cette éolienne soit enfin démontée avec plusieurs années de retard (si nous n’avions pas été là, elle aurait peut-être rouillé sur place dans l’indifférence générale), elle ne polluera plus le paysage du Carnet. Nous avons une petite pensée également pour le maire de Frossay qui a vu sa demande d’adoption rejetée par Général Electric et qui ne pourra pas l’utiliser pour verdir sa commune alors qu’il soutient la destruction de plusieurs dizaines d’hectares de zone naturelle et humide pour construire un parc industriel (nous espérons qu’il ne s’ennuie pas trop depuis l’expulsion de l’occupation de la ZAD du Carnet).

Un recyclage illusoire

Les pales de 73m de long de Ginette en composite polyester – fibre de verre seront découpées en milieu clos, pour éviter la pollution des sols. General Electric nous vante le recyclage à 90% de l’éolienne (et la valorisation des 10% restants) alors qu’il n’existe aucune solution de recyclage pour ces matériaux. Les pales seront donc très probablement enfouies ou utilisées comme combustible dans les cimenteries. Cela nous rappelle que si le vent et le soleil sont disponible en quantité illimitées, les énergies renouvelables, panneaux solaires et éoliennes n’en sont pas plus écologiques : elles nécessitent l’utilisation de tonnes de béton, de nombreux matériaux composites et de métaux rares, à l’extraction très polluante et coloniale, faiblement recyclables et qui constituent autant de déchets polluants, mais aussi de pétrole.

Ce prototype s’inscrit dans le cadre du développement de l’éolien offshore au large de Saint-Nazaire et de Saint-Brieuc, projets qui détruisent nos paysages marins, perturbent la biodiversité. Nous ne sommes pas plus favorable à ces énergies renouvelables qu’au nucléaire (même si nous utilisons de l’électricité nucléaire pour publier ce texte.).

Il n’y a pas d’énergie magique

La problématique de l’énergie n’est pas qu’une question de techniques de production, c’est aussi une question écologique, sociale et coloniale (les métaux rares, l’uranium et le pétrole sont extraits en Afrique, Amérique Latine et Asie dans des conditions déplorables). Nous devons aussi interroger notre dépendance à l’énergie électrique qui ne cesse de croître, remplaçant progressivement les énergies fossiles (pour les véhicules par exemple), remplaçant l’énergie humaine (dans le cas du vélo ou de la brosse à dents électrique). Sans oublier le numérique, qui n’est pas si dématérialisé que ça et consomme toujours plus d’énergie électrique. En plus de l’implantation de nouveaux sites industriels de production d’électricité, nous devons dénoncer et combattre l’emprise de l’énergie électrique, énergie dite propre et dématérialisée sur nos vies. Sur ce sujet, vous pouvez consulter les réflexions des copaines de la Chose.

Vive le greenwashing

Enfin, si Général Electric prétend d’après un article de Ouest-France qu’avec le démantèlement la zone sera rendue « dans son état naturel », 110 hectares seront remblayés et bétonnés de manière irréversible au Carnet avec le projet d’écoparc technologique, pour produire ce genre d’éoliennes, des batteries ou des produits non labellisés éco-quelque chose. Le Grand Port se fait discret quant à ses intentions au Carnet, mais l’inventaire de la faune et de la flore, préalable aux travaux, devrait commencer prochainement, et nous restons opposé·es et déterminé·es à empêcher toute bétonisation de l’Ile du Carnet !

Si vous ou quelqu’un·e de votre entourage travaille au Grand Port et dispose d’infos concernant l’avancée du projet du Carnet, vous pouvez nous écrire à zadducarnet@riseup.net. (Utiliser Tor et une adresse mail non nominale par exemple Protonmail vous permettront de garantir votre anonymat)

Nous sommes toutes des enfants du Carnet

Rencontres de la confluence des luttes de l’Ouest de retour du 21 au 31 octobre à Montabot!

En résumé : 

 Les rencontres de la confluence des luttes de l’Ouest reviennent, elles auront lieu à la Grange de Montabot dans la Manche du jeudi 21 au dimanche 31 octobre! 

Voici un pré-programme collaboratif par ici . Il est à compléter – commenter selon vos envies et on pourra l’ajuster au fil des envies !

Les repas sont partagés (on va faire un peu de récup mais n’hésitez pas à ramener quelques victuailles à partager) et il y a possibilité de camper sur place en tente ou en camion – véhicule!

C’est cool d’être autonome au niveau couchage (attention à la température, il peut faire froid fin octobre) car il y aura un dortoir avec quelques places pour y dormir mais tout le monde ne pourra pas y dormir.

Et pour celleux qui veulent avoir plus de détails : 

    Présentation de la confluence des luttes de l’Ouest

La Confluence se voit comme un outil qui relie les luttes plus qu’elle ne les organise, elle propose un espace de rencontres, plus ou moins régulier où se mêlent discussions, réflexions autour de nos luttes avec des individu·es impliqué·es dans différentes luttes contre les projets inutiles mais aussi l’anti-capitalisme, le féminisme, l’anti-racisme, l’anti-classisme …  

Cet espace de rencontre vise à créer des liens interpersonnels entre personnes luttant dans l’ouest, partager des expériences individuelles et collectives et à faire émerger des projets collectifs de mutualisation ou d’entraide. La confluence n’a aucunement la prétention de porter l’organisation hors des luttes. Il ne s’agit pas d’un collectif de collectifs visant à adopter une stratégie globale de lutte. Chacun·e conserve son autonomie et la Confluence n’a pas vocation à s’occuper de la manière dont les gens s’organisent, mais uniquement de faciliter l’entraide entre les luttes telles qu’elles sont ! 

10 jours de confluence ! 

Nous repartons sur un format long de confluence comme l’an dernier au Village du Peuple (et oui déjà un an depuis les dernières rencontres! on est pas hyper ponctuels, mais avec les luttes le temps passe vite!).  Ce format long permet d’éviter l’effet week-end trop rempli et la saturation qui va avec. Il permet aussi d’avoir un rythme plus tranquille pour des échanges informels, en profiter pour se retrouver, partager un peu de temps ensemble, des repas et soirées, de l’improvisation, des balades, jeux … ! 🙂 … mais vous pouvez évidemment ne passer que quelques jours !

On y discutera bien sûr de l’actualité des luttes contre les projets inutiles dans l’ouest mais aussi des problématiques liées au soin, à la neuroatypie et à la santé psy, d’organisation collective de la sortie de l’emploi, de comment on structure un peu plus cette confluence des luttes, et de tout ce que vous avez envie de parler selon le moment et les participant.es !

Ces rencontres sont auto-gérées mais pour qu’elles soient agréables pour toustes, il y a un peu d’orga en amont (comme d’hab). Du coup les coups de main sont les bienvenus ! Si tu as envie de participer (un peu / beaucoup) à l’orga, fais nous signe à laissebeton [at] riseup.net (on prévoit d’en discuter d’ici peu). On cherche entres autres des personnes pour nous aider à ramener de la récup’, pour relayer l’événement sur des listes mails de l’Ouest …

Nous pensions articuler ces rencontres en plusieurs temps de plusieurs jours pour chacune des grandes thématiques avec un programme relativement libre à chaque fois, mêlant discussions, projections de films, ateliers pratiques (car on finit par saturer à passer trop de temps à discuter). 

N’hésitez pas à nous envoyer un mail à laissebeton [at] riseup.net si vous cherchez un covoit ou avez des place dans votre véhicule. On vous mettra en contact ! On est moins rapide que blablacar pour vous trouver un covoit’ mais ça fonctionne quand même.

A très vite à Montabot

Une Zad en Allemagne appelle à soutien

Le village de Lützerath en Rhénanie est menacé de destruction par l’accroissement de la mine de Garzweiler par RWE, une multinationale allemande d’énergie, et son appétit pécunier hors norme. La nouvelle Zad Rhineland à Lützerath nous a demandé de relayer leur appel à soutien.

Defendons Lützerath

Lützerath est un village du Rhineland dont la destruction est planifié à profit d’une entreprise international, RWE. 650 millions de tons de charbon brun sont destiné à être brûlé.  Ceci serait un ajout à la catastrophe climatique. 

 Ici nous combattons pour la justice climatique, nous nous rebellons contre le néocolonialisme, contre des systèms destructives qui mettent en péril la vie. 

 Cher.es ami.es et camarad.es

 Nous avons proclamé la Zad Rhineland à Lützerath !

Dans cette zone de résistance nous nous battons pour notre utopie contre ce système destructif. A partir de maintenant et tout particulièrement cet automne nous avons besoin de votre soutien !

Car à partir du 1 er Octobre RWE va commencer à couper les arbres de Lützerath et à partir de Novembre ils commenceront à attaquer notre village. 

Image issue de la vidéo de mobilisation disponible sur http://luetzerathlebt.info/en/

Date à venir :

29th Sep – 06th Oct:  Atelier pratique anti-coupe « les arbres restent ». 

01st Oct: La saison de la coupe à ras commence. Un sit-in est prévu par la campagne locale « Alle Dörfer bleiben ». ( tout le village reste)

29th Oct – 05th Nov: Atelier anti-démolition et « Unräumbar Festival » ( Festival non expulsable) 

 01st Nov: Probable expulsion

Venez nous rejoindre à la ZAD du Rhineland pour défendre Lüthzerath   

Contact :

email: kontakt@luetzerathlebt.info

site : http://luetzerathlebt.info/en/

chantiers collectifs de construction de la future maison du Carnet [Libre et Sauvage] tous les week ends à partir des 18/19 septembre!

Le Grand Port Maritime déterminé à relancer le projet industriel du Carnet ? On ne laissera pas faire !

Continuons à construire la résistance : bâtissons une maison d’accueil et de lutte sur un lieu privé près du Carnet ! 

Gros chantiers collectifs de construction de la future maison du Carnet [Libre et Sauvage] prévuent tous les week ends à partir des 18/19 septembre!

Le projet du Carnet n’est pas abandonné, malgré la communication officielle

Le Grand Port Maritime Nantes Saint-Nazaire annonçait à la suite de l’expulsion qu’il mettait en pause les travaux. Belle opération de comm’ visant à démobiliser et à faire croire à la population locale que le projet tombait à l’eau et qu’il n’y avait plus d’urgence.

Des nouvelles récentes montrent que le projet industriel du Carnet n’est toujours pas abandonné : 

– Le GPM a dépensé cette année pas moins de 30 000euros pour verdir sa communication sur le site du Carnet.

– Le GPM a contacté au moins un éleveur pour savoir s’il serait intéressé de faire pâturer ses chèvres et moutons sur les 110ha du projet, de quoi raser toute végétation sous un beau vernis écolo, vive l’éco destruction ! 

– Le GPM a passé un appel d’offre pour réaliser des relevés naturalistes, comme demandé par le conseil scientifique qui pointait du doigt ce manquement. Ces relevés devraient commencer à l’automne sur le site du Carnet. Ils ne sont en réalité pas nécessaires au Grand Port pour aménager l’île du Carnet puisque le GPM conserve toutes les autorisations et dérogations pour mener à bien son projet industriel ( arrêté préfectoral de 2017 qui a sonné l’arrêt de la vie sauvage au Carnet ). 

– Alerte : Carnage en cours sur l’ile du Carnet : 

La zone concernée par le projet industriel se voit défigurer régulièrement depuis un mois : débroussaillage au broyeur pour créer une bonne dizaine de Km de chemins à travers les roselières, les boisements, les prairies et les buissons.

Les chasseurs s’en donnent à coeur joie en effectuant des battues aux sangliers qui peuvent durer jusqu’à 20h de suite !

L’étang artificiel à l’ouest de l’ile, situé en bordure de zone à aménager a été asséché par le GPM en refermant l’écluse de la zone ! Cet étang accueillait de nombreux batraciens, était un lieu d’alimentation et de repos pour bon nombre d’espèces protégées !

Le fait d’effectuer ces relevés d’espèces sur un site saccagé, broyé, chassé, ne serait donc pas une bonne manière d’assurer à l’opinion publique que l’île du Carnet n’a plus rien de sauvage et que ses milieux naturels ne représentent pas un intérêt majeur ? 

Résistons à l’intimidation

Le lieu collectif proche du Carnet, ainsi que le paysan qui nous acceuille, ont été récemment victimes d’attaque / saccages de la part de voisins / fachos. Nous sommes actuellement un petit groupe à assurer une présence sur place, à ranger / réorganiser le lieu, montrer que l’on est là et n’avons pas peur. La situation s’est stabilisée et nous n’avons pas eu de nouvelle attaque.

Pourquoi on a besoin de monde et de construire une maison de la résistance?

La résistance au projet est plus que jamais nécessaire à relancer ! 

Et on a besoin de monde pour cela, d’autant qu’on a affaire au plus gros projet destructeur du grand ouest porté par le gouvernement Macron et nombre d’intérêts industriels !

Face à l’échéance des travaux qui se rapproche et à la nécessité d’avoir un lieu plus accueillant pour amplifier la résistance au projet, on prévoit de lancer le chantier d’un hangar pour en faire une maison de la résistance au projet du Carnet.

On ne pourra pas continuer à être tout le temps les mêmes à être présent-e-s sur le lieu pour organiser des évènements de soutien à la lutte, à informer la population locale des impacts du projet du Carnet, à préparer la résistance aux travaux à venir, à organiser le lieu pour en faire un lieu d’accueil et d’informations sur la lutte du Carnet.

On a besoin de monde sur place pour continuer à faire vivre la lutte contre ce projet destructeur ! 

Si tu as envie de passer quelques jours / semaines à la campagne, à faire un peu de bricolage (sur le chantier de la maison du Carnet mais pas seulement), de maraichage chez les copaines, participer à l’orga d’un infotour du carnet, créer du lien avec les voisin.es, tu es le.la bienvenu.e avec ta tente ou ton camion!

1er gros chantier collectif de construction de la future maison du Carnet [Libre et Sauvage] prévu le week-end du 18/19 Septembre et par la suite tous les week-end. 

Si tu veux nous rejoindre, avoir plus d’infos, nous ramener du matos, apporter ton soutien de quelconque manière, écris-nous à : horsdlaloire@riseup.net

Les besoins en matos sont les suivants :

    – bois en tout genre pour la construction dont pannes, chevrons.
    – outils de construction (barre à mine, pieds de biche, scies à bois / métaux, marteaux …)
    – échelles/escabots
    – tiges filetées, boulons …
    – cordes
    – tôles
    – bâches
    – plexiglass
    – isolant
    – visserie et mèches
    – Vélos
    – Brouettes
    – Kit de réparation de vélo
    – vêtements (notamment chauds et de pluie, bottes, chaussures de rando, chaussettes)
    – mais également caravanes et autre structure pouvant servir d’abri

    – bois pour se chauffer

    – poêle

    – chauffe-eau à gaz

    – génératrice

    – cables élec + rallonges + prises + tableau élec

https://stopcarnet.fr/52 min

Venez soutenir la résistance près du Carnet ces prochaines semaines !

Le Grand Port Maritime déterminé à relancer le projet industriel du Carnet ? On ne laissera pas faire !

Appel à soutien pour continuer de construire la résistance : chantiers collectifs pour une maison du Carnet sur un lieu privé près du Carnet !

Nous avons besoin d’être nombreux·ses ces prochains jours / semaines pour montrer un rapport de force face aux tentatives d’intimidation et notre détermination à continuer la résistance !

Si tu as envie de passer quelques jours / semaines à la campagne, à faire un peu de bricolage (sur le chantier de la maison de la résistance mais pas seulement), de maraichage chez les copaines, participer à l’orga d’un infotour du carnet, créer du lien avec les voisins, juste profiter de la campagne, souffler un peu de la ville ou prendre un peu de vacances en mode autogestion ( chacun·e fait sa vaisselle, participe aux taches collectives comme la cuisine, vider les toilettes séches, faire des récups …. On a personne pour le faire à notre place et on est contre le patriarcat) , tu es lea bienvenu avec ta tente ou ton camion!

Si tu veux nous rejoindre, avoir plus d’infos, nous ramener du matos, apporter ton soutien de quelconque manière, écris-nous à : horsdlaloire@riseup.net ou zadducarnet@riseup.net.

Plus d’infos sur la lutte au Carnet par ici : https://zadducarnet.org/https://stopcarnet.fr/

Le Matos est également le bienvenue pour le chantier de construction de la maison du Carnet et pour la vie quotidienne/évènements :

– bois en tout genre pour la construction – outils de construction (barre à mine, pieds de biche, scies à bois / métaux, marteaux …) – échelles/escabeaux – tiges filetées, boulons … – cordes – tôles – bâches – plexiglass – isolant – pointes – vis – Vélos – Brouettes – Kit de réparation de vélo – vêtements (notamment chauds et de pluie, bottes, chaussures de rando, chaussettes) – mais également caravanes et autre structure pouvant servir d’abri – bois pour se chauffer – poêle – chauffe-eau à gaz – génératrice – cables élec + rallonges + prises + tableau élec