L’extension de la Zone d’activité commerciale de Pertuis (84) menace les terres agricoles avoisinantes, ainsi que les habitants locaux qui risquent l’expropriation. Afin d’empêcher ce projet néfaste, nous décidons d’habiter l’une des maisons destinées à être détruites, lançant ainsi la ZAP (Zone à patates) de Pertuis.
Pertuis (84) et la métropole Aix-Marseille veulent doubler la ZAC (Zone d’activité commerciale) : 86 hectares vont être bétonnés. La bétonisation implique une perte de biodiversité, une augmentation des risques d’inondation et la mise en péril de notre autonomie alimentaire. Les habitants sont expropriés, leur maisons sont détruites et leurs terres sont rachetées pour une bouchée de pain. Ce projet n’est profitable qu’à l’entreprise Pellenc dont l’ancien PDG n’est autre que l’actuel maire de Pertuis, à l’origine du PLU (Plan local d’urbanisme). Les pertusiens désapprouvent ce projet d’agrandissement d’une zone commerciale déjà immense.
Nous sommes décidées à empêcher ce projet. Nous revendiquons l’arrêt de celui-ci et des expropriations. Les terres de Pertuis sont fertiles, absorbent les crues de la Durance, alimentent la nappe phréatique, contribuent à nous nourrir et à préserver notre milieu naturel. Elles doivent être défendues.
Nous choisissons d’habiter une des maisons afin d’empêcher sa destruction et l’avancée de ce projet. Ce lieu sera vivant, ouvert à toutes et tous, et nous pourrons y imaginer un autre avenir pour ces terres. Cette action se situe dans la continuité des mobilisations précédentes : manifestations, plantations, récoltes et distributions collectives de patates. Notre lutte est complémentaire d’autres modes d’actions dont nous sommes solidaires, comme la recours en justice lancé par l’association Terres Vives Pertuis, ou les journées de mobilisation organisées par les Soulèvements de la Terre. Ensemble, faisons face à l’extension de la ZAC !
En juin dernier, les « humain.es de la mine » de Mazaugues (83) se sont fait connaître internationalement pour avoir lancé la première ZAD souterraine. La ZAD de Mazaugues a bénéficié d’une large couverture médiatique, puis cette couverture médiatique est retombée. Pourtant, ses militant.es n’ont pas lâché le combat et sont encore en lutte contre un projet absurde et destructeur. Qu’en est-il aujourd’hui ?
La ZAD de Mazaugues, c’est l’aboutissement de dix ans de lutte contre un projet de carrière de calcaire sur une ancienne mine de bauxite. Ce projet est dangereux pour plusieurs raisons. D’une part, il représente un risque sérieux d’effondrement généralisé de la mine, qui mettrait en péril la masse d’eau stratégique sous-jacente alimentant 800 000 personnes en eau potable. D’autre part, il est réalisé à proximité d’un dépôt d’explosif classé Seveso 2. En outre, une grande partie de cette petite commune du Var est classée site Natura 2000, et la présence de plusieurs espèces protégées a été constatée sur le site, comme le lézard ocellé et plusieurs espèces rares de chauves-souris.
L’été dernier, alors que tous les recours contre le projet ont échoué, des personnes entreprennent d’occuper la mine pour stopper les travaux. La ZAD de Mazaugues, première ZAD souterraine, est créée. Et cela fonctionne ! En juillet, toutes les machines sont évacuées du site. L’entreprise Provence Granulat reconnaît le risque l’effondrement et la présence des mines, ce qu’elle niait auparavant.
Aujourd’hui, même si le projet est en pause, les militant.es restent vigilant.es. En effet, il n’est pas rare que des projet industriels de cette nature se relancent après un certain temps, une fois que les mobilisations se font plus rares et que les énergies militantes se sont dissipées. Endormir l’opposition avant de relancer la machine est une stratégie courante. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer une mise en pause aussi longue du projet : l’attente d’une ordonnance d’évacuation, la recherche de l’intégralité des entrées de la mine pour les boucher, ou encore l’attente de la fin de l’enquête en cours de l’Office français de la biodiversité, pour n’en citer que quelques-unes.
Les « humain.es de la mine » ont besoin d’aide pour organiser et préparer la suite de la lutte ! Parce que les travaux peuvent recommencer d’un jour à l’autre, il est nécessaire de préparer des bases arrières et de continuer à faire de la veille sur le projet. N’hésitez pas à venir à leur rencontre pour découvrir leur lutte ! Vous pouvez aussi vous tenir informé.e sur : – le blog de la ZAD de Mazaugues, – le groupe Telegram de la lutte, – la page Facebook de la ZAD de Mazaugues.
Organiser des évènements militants dans un contexte répressif et autoritaire devient extrêmement difficile et ce particulièrement en milieu rural où les luttes sont malheureusement souvent invisibilisées. La répression de nos évènements du week-end a dépassé tout ce que nous pouvions imaginer, nous obligeant à jouer constamment au chat et à la souris avec les dispositifs policiers et notre copain interpellé violemment est actuellement toujours en garde à vue.
Un très méchant pique-nique très réprimé
Samedi, nous avons organisé un simple pique-nique ainsi qu’une balade naturaliste en bord de canal afin de nous retrouver, d’échanger sur la lutte du Carnet et l’industrialisation de l’estuaire de la Loire.
Mais la mairie de Frossay a délivré des arrêtés municipaux pour interdire la circulation et le stationnement pour risque avéré de « rave party ».
(Si nous ne sommes pas contre la danse libre, il s’agissait seulement de manger des méchantes chips accompagnées de méchants bouts de pain, on nous y reprendra plus !)
Nous avons donc dû déplacer le lieu de notre pique-nique au dernier moment. En rejoignant le lieu de notre pique-nique, nous avons découvert un dispositif policier surréaliste : une vingtaine de camions de gendarmes mobiles encerclaient le Carnet, nous avons croisé 4 camions de gendarmes mobiles et nous avons été escortés par 4 motards.
Motards, camionnettes de gendarmerie et voitures banalisées ont circulé régulièrement ou sont restés en stationnaire toute la journée pour effectuer des contrôles, décourageant ainsi les potentiel.le.s participant.e.s de nous rejoindre. Les gendarmes ont également relevé les plaques d’immatriculation des voitures présentes en cachette.
Certains gendarmes nous ont dit eux-mêmes ne pas comprendre ce qu’ils faisaient, ne pas vouloir répondre à nos questions et ne répondre qu’aux ordres.
Par ailleurs, lorsque nous avons évoqué la complicité de la gendarmerie lors de l’épandage des boues de station d’épuration sur la route du Carnet avant notre week-end de mobilisation fin août, un gendarme nous a dit qu’il s’agissait d’individus isolés ! (La mise en place de caméras de surveillance cachées et hyper sophistiquées dans des fausses pierres et faux tronc d’arbres est probablement également le fait de gendarmes isolés qui sont décidément bien nombreux !)
Heureusement, nous avons tout de même passé une belle journée sous le soleil aux écluses de Buzay et de chouettes échanges et liens ont pu émerger, en plus de renforcer notre solidarité !
Une manifestation champêtre sous haute protection policière
Nous étions 250 hier à manifester contre le projet du Carnet. Nous avons également dû préciser la localisation exacte de notre manifestation au dernier moment pour anticiper les potentiels blocages ou contrôles policiers. La haute surveillance policière, les nombreux camions de gendarmes mobiles, les contrôles par des gendarmes armés de fusil ou de FAMAS ainsi que les arrêtés municipaux interdisant la circulation et le stationnement ont eu raison de notre mobilisation alors que nous étions 1500 fin août.
Le cortège a rejoint Frossay dans une ambiance bon enfant mais sous la surveillance accrue des renseignements généraux et les prises de parole ont bien entendu été filmées de près. La manifestation s’est très bien déroulée et aucun dommage ni heurt n’est à déplorer.
Photos Collectif Stop Carnet et Suvann (nous vous encourageons à consulter ses magnifiques photos !)
Interpellation brutale et expéditive d’un membre du collectif Stop Carnet, paysan bio pacifique, dont les problèmes de santé étaient connus des services de gendarmerie
Alors que nous quittions la zone de stationnement après notre manifestation, 5 camions de gendarmes mobiles armés se sont garés sur le bas côté et sont venus extraire violemment un copain paysan bio de 62 ans d’un véhicule et l’ont interpellé puis jeté dans un fourgon. Cette extraction forcée par la gendarmerie est illégale et son interpellation ne fait que confirmer l’acharnement policier et judiciaire dont ce lanceur d’alerte dans le Pays de Retz est victime depuis des années. Par ailleurs, notre copain subit des problèmes de santé dont un coccyx brisé qui lui cause un arrêt de travail et les gendarmes sont bien évidemment au courant. Sa garde à vue a été prolongée à 48h, avec un risque de comparaître dès demain au tribunal.
Le médecin de garde qui l’a examiné en garde à vue atteste de « coups et blessures » et est choqué sans avoir assisté à la scène.
La trentaine de personnes qui souhaitaient partir de la zone de stationnement ont été nassé.e.s par plusieurs dizaines de gendarmes mobiles sans aucune raison.
Notre copain, est inculpé pour « menaces de crime ou délit envers un dépositaire de l’autorité publique », menaces que nous n’avons aucunement entendu pendant la mobilisation. En revanche, notre copain subit régulièrement des menaces de mort et intimidations et ses plaintes ne sont pas prises par la gendarmerie locale. https://terres-communes.zici.fr/surfpark-recit-des-faits-complet-de-la-journee-traumatisante-du-20-juillet-2019-et-appel-a-soutien-quand-une-milice-pilotee-par-la-fnsea-des-elus-et-protegee-par-les-autorites-expulse-violemment/embed/#?secret=2tv0zmvjoG
Plus d’infos sur ce que subit Hubert et d’autres lanceur/se-s d’alerte dans le Pays de Retz sur le blog du collectif Terres Communes et notre blog.
Nous sommes encore sous le choc face au terrorisme d’Etat qui nous est infligée. Un pique-nique et une manifestation bon enfant mais ultra réprimés qui montrent la violence d’un régime autoritaire et une impossible dissidence politique et contestation.
Nous nous battons contre un projet destructeur porté par les acteurs économiques et politiques en catimini.
Nous nous battons pour un monde digne et juste pour tous et toutes, pour une vie soutenable et contre l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique mais nous sommes pourtant considéré.e.s comme des terrroristes et des ultra-violent.e.s.
Les membres de notre collectif, les soutiens à la lutte et les riverain.e.s du Carnet subissent des vols d’hélicoptère au-dessus de leur domicile, des gardes à vue, des véhicules de gendarmerie devant leur domicile. Une véritable ZAD bleue a fait place aux barricades joyeuses et colorées de la ZAD du Carnet faisant peser des contrôles et un dispositif policier incroyable autour du Carnet.
Qui sont les terroristes et ultra violent.e.s ?
Combien d’argent public gâché au service d’un projet écocidaire et pour préserver les intérêts du Grand Port Maritime Nantes-Saint-Nazaire dont les conséquences sociales et environnementales détruisent l’estuaire de la Loire ?
Solidarité avec notre copain enfermé et les militant.e.s qui subissent une répression de plus en plus forte visant à décourager toutes formes de luttes !
De nouvelles formes de mobilisation vont prendre forme ces prochaines semaines afin de relancer notre lutte et garantir des espaces sécurisés pour celles et ceux qui souhaiteraient nous soutenir !
À bas l’Etat policier et à bas l’autoritarisme !
Pour que vive le Carnet libre et sauvage !
Nous sommes la Loire qui se défend et la Loire qui attaque !
Pour nous soutenir financièrement, merci d’avance :
Confinement, couvre-feu, lois liberticide, renforcement autoritaire de l’État… Après une année bien morne nous pouvons sentir de partout le printemps arriver, et avec lui un vent vif de révolte et d’émancipation ! Viens fêter son arrivée le 21 mars à la ZAD du Carnet :
Détails des événements :
Dimanche 21/03 à partir de 10h30 : accueil, stand d’information, café/thé…
11H : répartition dans les différents chantiers : mezzanine, potager, barricades… (ramenez vos outils et vos plants/graines!)
Repas collectif : pizzas au four à bois et + (rapportez vos ingrédients préférés !)
16h : chorale (chants militant) ou balade sur la zone naturelle à la découverte de la faune/flore et de la lutte au Carnet !
Si tu comptes rester pour la soirée il y a de la place dans les sleepings collectifs pour y passer la nuit ! Sinon tu peux prendre ta tente !
JAM SESSION (tu peux ramener ton instrument)
VENIR C’EST BIEN, RESTER C’EST MIEUX ! Si tu souhaites rester pour plusieurs semaine tu es le/la bienvenue à la ZAD du Carnet ! Plus d’infos sur https://zadducarnet.org/index.php/venir-nous-rejoindre/
Lettre à Emmanuel Macron – Plainte devant le tribunal administratif
Manifestation illégale devant la préfecture pour faire expulser la ZAD et être reçus par le préfet alors que les ordonnances d’expulsion avaient déjà été transmises à la ZAD-
Plainte pour menaces de mort et injures pour un petit tag sarcastique « les élu.e.s brûleront » sur un panneau de signalisation et imputation des faits à la ZAD du Carnet alors que plusieurs centaines de personnes étaient présentes lors de la manifestation CARNA’ZAD et que ces tags sont des actes individuels
Demande de protection judiciaire (quel gaspillage d’argent public… c’est le Carnet qui a besoin de protection, pas les élus).
Déplacement de la présidente de Région (et également présidente du conseil de surveillance du grand port) Christelle Morançais à Saint-Viaud pour apporter son soutien aux maires
Rappelons que les 116 espèces protégées qui risquent d’être détruites par le projet de zone industrielle du Carnet soutenu par les élus ne sont, elles, pas mises sous protection judiciaire.
La ZAD du Carnet fait pourtant le travail que les élus ne font pas, à savoir :
faire l’éclairage médiatique sur le projet destructeur du Carnet, qui aurait été réalisé en catimini si la ZAD n’avait pas occupé le site
sensibiliser les riverain.e.s aux conséquences du projet
empêcher le projet de zone industrielle du Carnet de pouvoir se faire
empêcher la destruction de 116 espèces protégées, de 110 ha de zone naturelle dont 51 ha de zones humides- empêcher la circulation de 2000 véhicules légers et 550 poids lourds par jour supplémentaires autour de la zone
empêcher une coquille vide sans investisseur d’être construite en zone inondable
accueillir sans condition les personnes précaires, broyées ou exclues par le système que les élus perpétuent
proposer des alternatives politiques inclusives, de l’éducation populaire et des modes de vies plus résilients face aux enjeux écologiques
Alors pourquoi les élus font-ils autant ouin-ouin devant les tribunaux, auprès d’autres élus , dans les médias et auprès du préfet ?
Les ouin-ouin permanents des élus sont une stratégie politique.
Parce qu’ils aiment se plaindre sans prendre leurs responsabilités
Pour stigmatiser la zad et ses habitant.e.s et discréditer la lutte du Carnet
Pour ne pas parler du projet du Carnet, de l’illégalité du projet et de ses conséquences
Pour mettre en avant leur ego et leur besoin permanent d’autorité et de supériorité
Pas de projet de zone industrielle au Carnet = pas de ZAD.
Au lieu de perdre leur temps et énergie à faire ouin-ouin, les élus devraient les utiliser pour sensibiliser leurs administré.e.s au projet et organiser une consultation des principaux.ales concerné.e.s. : la population locale.
Les élus n’ont pas à imposer quelconque projet destructeur sans concertation.
La ZAD et ses habitant·e·s font ces dernières semaines l’objet d’une campagne de diffamation et désinformation mensongère, par les maires de Frossay et Saint-Viaud, le Département et le Port, que nous dénonçons.
Vous y êtes instrumentalisés dans les médias pour justifier une expulsion imminente de la ZAD par des élus qui n’ont que faire de vos conditions de vie lorsqu’il est question, au nom du « dynamisme économique », de vous imposer sans concertation ni information un projet industriel bien plus nuisible.
Malgré nos modes de vie différents, nous sommes particulièrement attentif·ve·s à limiter les nuisances sur notre environnement et notre voisinage (vous nous avez peut-être déjà croisé ces dernières semaines à ce sujet). Ce n’est pas contre vous que nous nous battons, nous sommes ici pour défendre l’île du Carnet contre un projet absurde et destructeur. Nous déplorons le climat de tension actuel qui gronde contre notre occupation et appelons à l’apaisement.
Alors que le territoire regorge de friches industrielles, au Carnet, on compte draguer la Loire, rejeter des quantités hors normes d’arsenic, détruire 116 espèces protégées, acheminer 500 000 m3 de remblais, bétonner 51 hectares de zones humides, pour aménager un parc dit “éco-technologique” régulièrement inondé dès 2030. Vous trouverez au verso une réponse de nos camarades de Stop Carnet concernant les divers mensonges en cours.
En se focalisant sur les nuisances des zadistes, les élus locaux détournentl’attention des fortes nuisances du projet qu’ils défendent (les centaines de camions journaliers prévus par le projet et la pollution accrue dans l’estuaire seront bien plus nuisibles que quelques zadistes) en total manque de transparence vis à vis de vous citoyen·e·s de leurs communes.
Surf Park de Saint Père en Retz (44) : Le 23 mars 2021 à Saint-Nazaire aura lieu le procès des victimes d’une expulsion illégale et violente par une milice, pilotée par des élus locaux et la FNSEA 44 et couverte par la gendarmerie.
Vous avez bien lu, les victimes seront sur le banc des accusé·es. Voici le résumé des faits dont une version longue est disponible ici :
Le procès du 23 mars à Saint Nazaire est un point de bascule potentiel. Il scellera l’avenir de nos luttes bien au delà du niveau local. S’il créé un précédent pour l’impunité milicienne, nous risquons de vivre de nombreuses scènes comme celle du 20 juillet dans nos luttes.
Le matin du 20 juillet 2019, des bénévoles installent le festival Zap la vague sur le champ menacé par le projet de Surf Park de Saint Père en Retz. Si rien n’est tenté, les travaux commenceront dès l’automne suivant. Il faut donc occuper les lieux.
Soudain près d’une quarantaine de personnes suivies de trois tonnes de lisier font irruption à l’entrée opposée du champ. Certaines sont armées de bâtons et de marteaux. Des élus locaux sont présents dans les rangs de ce groupe de riverain·es et d’agriculteurs devenu milice.
Présente sur les lieux depuis le petit matin, la gendarmerie leur cède le passage malgré l’évidence de leur projets. Durant dix minutes, cette proto-milice se déchainera sur les bénévoles qui tentaient d’empêcher le pire, dans la panique, avec les moyens du bord. C’est une avalanche d’invectives, de menaces et de coups qui s’est abattue sur les opposant·es au projet de Surf Park.
Nous préparions un week-end de résistance festive, pas une bataille rangée. Nous n’étions pas là dans un but d’affrontement.
Pourtant, le 23 mars, quatre de nos camarades comparaîtront devant le tribunal de Saint-Nazaire sous les chefs d’accusations suivants :
occupation illicite d’un terrain en vue d’y établir son habitation, même de manière temporaire;
trois d’entre eux devront répondre de violences volontaires avec menace ou port d’une arme en réunion sur quatre riverain·es. Seule une victime, qui a eu un doigt luxé, justifie de plus de 8 jours d’ITT. Les autres sont inférieures à 8 jours.
Nous récusons en bloc les accusations de violences volontaires en réunion. Nous étions dans une posture de défense face à une agression notoire : la volonté de nuire à l’intégrité physique de tous nos soutiens était transparente.
Quand au milieu du champ du projet de Surf Park, nous les avons bloqués à un portail, nous avons tenté dans un premier temps de discuter avec eux, tout en enjoignant vivement les gendarmes d’intervenir. Ils tenteront malgré tout de forcer notre barrage improvisé en nous fonçant dessus avec un tracteur qui menacera plusieurs fois d’écraser des camarades! Les gendarmes qui filmaient la scène du haut du terrain n’interviendront finalement qu’au bout de 10 minutes!
Ces violences ont été encouragées par les élus locaux de Saint-Père et de Frossay (concerné par la lutte du Carnet) présents dans le groupe de miliciens, ainsi que par la FNSEA 44 qui avouera avoir aidé à l’organisation de cette expulsion illégale.
Et que dire de la responsabilité de la gendarmerie et de la chaîne de commandement qui a couvert une expulsion illégale et une volonté manifeste d’affrontement d’une milice armée?
C’est parce que la force publique a refusé de s’interposer que ces heurts ont éclaté. Pourtant, les bâtons, marteaux et tracteurs, armes par destination s’il en est, indiquaient clairement les intentions des pro-Surf Park. Les témoignages d’agriculteurs dans le dossier d’accusation et l’intervention filmée d’un élu local sont également explicites : ils/elles étaient venus le 20 juillet s’occuper par eux-mêmes de l’expulsion du festival de résistance! Pire, le PSIG et la brigade de Pornic ont carrément fait front commun avec la milice plus tard dans la journée en avançant d’un bloc vers le site du festival.
Or, ni les riverain·es qui ont pris part à ces exactions, ni les élus locaux, ni même la gendarmerie ou sa chaîne de commandement ne sont inquiété·es.
Des plaintes ont été déposées par notre partie et elles sont jusqu’à aujourd’hui restées lettres mortes. Il n’en est même pas fait mention dans la procédure qui se révèle être totalement à charge :
Le procureur de la République fait l’impasse sur les manquements des élus comme ceux de la force publique, ce malgré les preuves solides et les témoignages que nous avons apportés.
Le qualificatif «en réunion» ajouté au chef d’accusation de violences volontaires donne un tour plus grave encore aux accusations portées à notre encontre. Il permet de tenir chaque prévenu comme responsable des faits de violences, même s’il n’y ont pas pris part!
Ce qui attend nos camarades le 23 mars, c’est un procès politique. Le but est de museler l’action de Terres Communes et de tous les collectifs en lutte partout en France.
Si ce procès devait aboutir à des condamnations, il pourrait faire jurisprudence. Des groupes auto-légitimés pourraient alors expulser ou participer à l’éviction de tous types d’occupations : terres menacées, usines démantelées, amphis occupés, blocages de route, mais aussi campements de personnes exilées et de Rroms, squats de précaires, groupes de jeunes en bas des immeubles…
L’irruption de milices sur nos luttes n’est pas chose nouvelle, mais la complicité assumée de la représentation de l’État, comme l’entêtement du procureur à fermer les yeux sur ces faits, sont deux points particulièrement inquiétants.
A l’heure où le politique instrumentalise les peurs et polarise à outrance les débats, nous y voyons un péril de premier ordre.
La terreur milicienne s’ajoute au répertoire déjà trop long des réponses de l’État face aux urgences climatique et sociale.
ÉVACUATION MI-MARS – LES JOURS DE LA ZAD SONT COMPTÉS !
Dans quelques semaines, la ZAD sera attaquée. Nous avons appris aujourd’hui que l’État et la Justice ont fait le choix de donner raison aux détendeurs de la propriété privée face au désastre écologique de LafargeHolcim. La police sera en droit de nous évacuer à partir du 16 mars. Mais nous resterons sur la colline : car nous ne croyons pas à une justice qui soutient un mo-dèle de société insoutenable. Si cette colline leur appartient sous certaines formes juridiques, nous appartenons à la colline depuis plus de 4 mois. Nous connaissons la colline et ses vivants que nous cherchons à défendre. 🦋🌼🗻**Nous sommes de celleux qui la peuple, comme les Celtes avant nous, les orchidées ou toutes les espèces que nous croisons au quotidien, chamois, souris, sangliers…** Aujourd’hui, main dans la main, les grandes multinationales, la Justice et l’État de Vaud s’allient pour faire taire des voix alternatives qui osent dénoncer la catastrophe écologique locale et mondiale documentée, et s’y opposer. Cette image de la coalition politico-économicorepressive, nous l’avions déjà en tête depuis longtemps. Nul n’est assez dupe pour encore croire que les gouvernements, ou la justice sont à la hauteur de la catastrophe.
Il ne nous reste plus beaucoup de semaines avant que la police ne se présente devant les barricades pour éteindre notre présence. Nous résisterons à leur force, avec notre présence belle et colorée à l’inverse de la Terre grise et inerte qu’ils nous préparent. 🌄✊🏽🔥 Votre soutien et votre solidarité sont et seront notre moteur. Nous vivons une période charnière pour l’écologie : la lutte sera longue et hasardeuse mais il est inenvisageable d’abandonner face à la catastrophe sociale et écologique en cours. La colline est la première, notre ZAD sera la Terre entière ! 💫🌏
Voici comment nous soutenir, dans le respect des normes COVID19 établies plus haut: • Amener de la nourriture et des conserves qui se gardent lorsque nous serons encerclé-e-x-s par la police • Venir nous faire à manger un midi ou un soir (avec masques), car nous sommes épuisé-e-x-s et avons besoin d’aide pour le quotidien • Nous amener de l’eau ou nous aider à remplir nos bidons d’eau, ou nous amener plus de récipients pour le stockage d’eau • Nous aider à construire différentes choses • Nous amener bottes de paille et autres affaires, déguisements, tissus qui nous ren-dront magnifiques lors de cette évacuation, car nous ne voulons ni céder à la tristesse de leur monde, ni partir sans montrer notre attachement au lieu • Venir faire des trucs beaux sur la ZAD : actuellement, des artistes projettent une mise à l’enquête pour l’extension de la ZAD sur la carrière en entourant la zone par des gros ballons : vous aussi, amenez votre art pour symboliser notre joie, notre et votre amour de la colline ! Hésitez pas • Immortaliser ce lieu, ses souvenirs, en venant filmer, prendre des photos, enregistrer des interviews • Un soutien psychologique professionnel pour cette période extrêmement dure et stressante • Toute autre idée de soutien, écrivez-nous. • … Et habiter avec nous quand la situation sera très critique: d’ici là, gardez vos forces ! Si vous souhaitez nous rejoindre, comme d’habitude, prenez vos tentes, ici nous gardons nos distances et faisons particulièrement attention au COVID19 dans les lieux communs comme la cuisine en nous désinfectant et en portant des masques.
Tout cela au respect des mesures COVID19 pré-établies, pour notre et votre santé. On vous aime, merci pour votre soutien ! Notre lutte est belle, pas comme l’absurdité de leur monde à la dérive… Ensemble nous créons là où ils détruisent !
N’hésitez pas à contacter sur les_orchidees@riseup.net ou au +33 7 58 90 88 51.
La ZAD du Carnet lance un appel à témoignages. Peu importe la forme d’expression, (quelques lignes, une chanson, un dessin, une image, une banderole…) !
Que tu sois zadiste, de passage à la ZAD, riverain, soutien… Si tu t’es rendu compte que la ZAD n’a rien à voir avec la ZAD des médias, témoignes de ton expérience / ton ressenti de la ZAD du Carnet, la richesse de la lutte et de la vie sur la zone. Pourquoi tu tiens à la ZAD et ne veut pas qu’elle soit expulsée.
Qu’est ce que la ZAD a changé pour toi ?
Comment tu vois la ZAD ? (même si tu penses qu’ils sont bizarres mais gentils)
Qu’est ce qui t’as emmené sur la ZAD ? et à y rester ?
Envoies (par mail, facebook, …) ou apportes nous tout ça avant lundi 15 mars ! Mais tu peux quand même nous envoyer tes soutiens après ! 🙂
Le grand port de Nantes-Saint Nazaire est l’un des acteurs principaux du projet de parc éco-technologique sur l’île du Carnet. Il est question de bétonner 110 hA. Notre occupation depuis début septembre a permis de remettre en cause ce projet absurde et destructeur. Non seulement, le Carnet est un des derniers espaces migratoires de l’Estuaire, mais surtout les travaux prévus, qui nécessiteraient le dragage de la Loire seraient catastrophiques pour l’environnement, sans parler des matériaux dangereux présents dans les sédiments qui risqueraient d’être libérés. Nous avons énuméré à plusieurs reprises tous ces arguments, voir par exemple [1].
La direction du port ne s’étant même pas donnée la peine de préciser ce que voulait dire «éco-technologique» autrement qu’à l’aide de mots vagues et fourre-tout, ni de préciser qui seraient les promoteurs industriels, un moratoire d’un an a été décrété en novembre dernier, suite à un rapport défavorable du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel de la région des Pays de la Loire [2]. Ceci nous laisse un peu de temps pour respirer avant le début éventuel des travaux.
Suite à cela, le grand port veut maintenant verdir son projet et le rendre plus «acceptable» auprès de l’opinion publique. Il veut envoyer des experts scientifiques sur place, pour effectuer diverses études, notamment des relevés sur la faune et la flore protégées. Disons-le simplement : nous ne leur faisons pas confiance et nous ne les laisserons pas entrer. Comment croire à l’impartialité d’une équipe scientifique choisie par le grand port ou par l’État ? D’autant plus que les exemples où les risques environnementaux liés à des méga-projets industriels ont été minimisés ne manquent pas ! [3]
Allons même plus loin, quel·le·s que soient les expert·e·s choisi·e·s, nous ne les laisserons pas entrer si elles ou ils représentent l’institution scientifique. Cette institution a depuis longtemps comme unique motif d’existence la légitimation de la société industrielle capitaliste [4]. En fait, si les experts ont souvent tendance à sous-estimer les risques des grands projets inutiles, il s’agit d’un problème systémique avant tout. Ce n’est pas la «faute à pas de chance» d’être tombé sur les mauvais experts. Par ailleurs, le simple fait d’avoir affaire à une institution scientifique hiérarchique qui, en créant un discours scientifique «légitime», dépossède tout un chacun de la possibilité de s’exprimer sur le monde qui l’entoure pose des problèmes à certain·e·s d’entre nous. Il y a mille et une raisons de s’opposer au projet du grand port et toutes ces raisons n’entrent pas dans la grille de lecture des universitaires et des ingénieureuses censé·e·s nous expliquer pourquoi le projet est bon ou mauvais.
Attention, en disant cela, nous ne rejetons pas les outils scientifiques en soi, qui nous permettraient de mieux appréhender les enjeux de ce projet et de mieux comprendre le lieu que l’on occupe et que l’on habite. Nous sommes conscient·e·s que des contre-expertises indépendantes ont permis parfois de s’opposer victorieusement aux industriels [5].. Et au delà du fait d’avoir gain de cause ou pas, nous sommes convaincu·e·s que la science, si elle n’est pas utilisée comme argument d’autorité, peut permettre à tou·te·s de s’enrichir. Nous avons d’ailleurs publié un appel aux naturalistes à venir sur la ZAD pour effectuer les relevés à la place du grand port [6]. Cependant, il est important de préciser qu’elles et ils seront les bienvenu·e·s à condition de se débarrasser de leur position dominante en tant qu’expert scientifique. En particulier, il ne s’agira pas de venir faire des relevés sans discuter avec nous des méthodes utilisées et des objectifs visés, mais bien de faire en sorte dans la mesure du possible que tou·te·s les habitant·e·s de la ZAD qui le veulent puissent s’approprier les connaissances déployées.
[1] https://zadducarnet.org/index.php/2021/01/27/arguments-projet-industriel-du-carnet/ [2] https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-36434-avis-csrpn.pdf [3] À propos du projet de centre d’enfouissement des déchets nucléiares, voir par exemple https://zadducarnet.org/index.php/2021/01/15/landra-doit-revoir-sa-copie-suite-a-un-avis-explosif-de-lautorite-environnementale/ [4] Il y aurait tant à dire sur ce sujet. Commençons par rappeler que la collusion entre l’institution scientifique et le monde industriel existe, en témoigne le fait que la grande majorité des financements de la recherche scientifique est pourvue par divers lobbys industriels, notamment l’armement et le nucléaire. Ces lobbys induisent un biais énorme dans les champs de recherche explorés. Ceci ne concerne pas seulement les sciences dites dures, mais aussi les sciences sociales, voir par exemple l’articleQue faire des interventions militaires dans le champ académique Réflexions sur la nécessaire distinction entre expertise et savoir scientifique par Thibaud Boncourt, Marielle Debos, Mathias Delori, Benoît Pelopidas, Christophe Wasinski publié dans 20 & 21. Revue d’histoire 2020/1 (N° 145), pages 135 – 150. En réalité, ce biais structurel n’est pas une coïncidence de notre époque et il faut comprendre que ces alliances actuelles sont logiques et que l’institution scientifique telle qu’elle est construite est quasiment conçue pour servir l’industrie, voir le livre Un futur sans avenir, pourquoi il ne faut pas sauver la recherche scientifique écrit par le Groupe Oblomoff, publié aux éditions L’Échappée. [5] À nouveau, à propos du centre d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure l’article ci-dessus [3] est un bon exemple. [6] https://zadducarnet.org/index.php/2021/02/08/appel-aux-naturalistes-en-lutte-militants/