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Banderole avec écrit « Soutient total pour zbeul general »

La Zad du Carnet soutient les actions lycéennes

[Du Carnet à nos lycées, ni le bac ni la bac]

Suite à la répression ultra violente des nombreuses actions des lycéen.ne.s qui réclament de meilleures conditions sanitaires pour continuer à étudier, nous avons décidé d’exprimer notre soutien. À Saint-Nazaire, les lycéen.ne.s ont violemment été attaqué.e.s. Deux ont été blessés, l’un par un tir de LBD au thorax et l’autre tabassé d’abord par un puis par une dizaine de membres des FDO.

Face au délire totalitaire de l’État qui tente d’étouffer nos révoltes, nous encourageons les lycéen.ne.s révolté.e.s à continuer la lutte.

Acabisous de la ZAD du Carnet

Théorie de la galette

À toi poète du bitume, à la 8,6 facile
Nous sommes des galettes de récup’
Ramassées à Saint-Michel
Toutes chaudes, sorties de l’usine
Entassées dans les poubelles
Triées à la volée, nous avons été jetées
Trop cuites, trop molles
Nous n’avons pas été gardées
Qu’elle est belle, cette diversité
De galettes s’entassant dans nos paniers
Nous avons quitté le moule
Nous étions différentes
Trop noires, trop dures
Nous ne connaîtrons ni le plastique, ni le carton
Dans des cagettes en bois,
On nous emmena au Migron
Partagez, mélangez, savourez !
Les galettes de la liberté
Sorties des bennes un jour férié
Remises au goût du jour
Après avoir quitté le four
Nous ne reverrons pas nos sœurs confinées
Dans les rayons des supermarchés
Maintenant nous faisons le bonheur
Des Terres et du Carnet
Nous avons vu les ânes
Nous avons vu les champs
Nous nous sommes serrées,
Entre pièces rejetées
Nous avons fait connaissance
Trop fades, trop grosses
Nous nous sommes aimées
Nous resterons au Carnet

Caisse de soutien hivernale à la Zad du Carnet

Le lien vers la cagnotte de la Zad :

Cela fait maintenant plus de 2 mois que nous sommes présent.es sur l’île du Carnet afin de bloquer les travaux et notre installation avance à grand pas. De nombreuses cabanes ont été construites et notre fonctionnement en autogestion progresse !

Depuis le 31 août dernier, la résistance contre la bétonisation en marche forcée s’est implantée au Carnet. Des barricades se sont dressées pour protéger l’île du Carnet contre les ravages au bulldozer qui y étaient programmés.

Cette occupation de l’espace public à l’entrée de l’île du Carnet constitue le dernier recours pour défendre les roselières et leurs habitants de toutes peaux : à écailles, poils ou plumes. C’est toute l’île du Carnet qui a besoin de nous pour la défendre aujourd’hui.

Mais pour que la lutte continue, nous avons encore besoin de vous !

La Zad du Carnet est un lieu de résistance, de résilience et d’accueil pour toutes les personnes qui souhaitent la rejoindre !

Ni l’annonce du report des travaux d’un an par le Grand Port de Nantes Saint-Nazaire ni le confinement n’entament notre détermination à rester sur place pour installer la lutte localement et dans la durée.

L’hiver arrive à grand pas et nos besoins matériels sont conséquents : isolation des cabanes, installation de chauffages des cabanes et construction de nouveaux lieux pour accueillir toutes les personnes souhaitant habiter sur place.

La menace continue et persiste avec notamment l’hélicoptère et des patrouilles de gendarmerie fréquentes autour de la zone.

Nous vous remercions pour la première cagnotte de soutien de la Zad du Carnet qui a recueilli plus de 2500 euros et appelons de nouveau à votre aide !

Cet argent a servi et servira pour faire des impressions, acheter du matériel collectif qu’on n’arrive pas à récupérer et remplir la caisse de solidarité.

Plusieurs façons de nous aider s’offre à vous sur notre site web.

La solidarité est une arme !

Nous sommes la Loire qui se défend !

N’hésitez pas à nous contacter à zadducarnet@riseup.net pour toute question

***********

Quel que soit le montant, chacun.e peut participer à cette cagnotte. Pas besoin de créer un compte ou de s’inscrire, c’est rapide et les paiements par Carte Bancaire sont 100% sécurisés.

Si tu ne peux pas participer financièrement, n’hésite pas à partager cette cagnotte autour de toi ! Merci les copaines ! à tout bientôt sur zone peut-être !

Bisoud'ours du Carnet

La Zad du Carnet soutient la Grande Ourse menacée d’expulsion

Bisoud'ours du Carnet
Bisoud’ours du Carnet

En cette sombre période de fascisation précipitée de l’état français, mêlant pêle-mêle état d’urgence sanitaire, propagande islamophobe et expulsion d’un nombre effrayant de batiments occupés par des précaires dans l’ouest et ailleurs (la commune de Rezé, l’ambassade à Nantes, le village du peuple à Donges), mais aussi à Lilles, Angers, Caen, Toulouse, Montpellier; nous apprenons que le squat de nos amis de la grande ourse à Angers fait partie de cette sinistre liste.

Depuis le 3 septembre 2019, le bâtiment autogéré de la Grande Ourse rayonne dans
cette ville, qui soit dit en passant laisse tous les soirs entre 20 et 30 personnes à la rue, les lieux d’accueil du 115 étant submergés, comme d’habitude.

La grande Ourse, c’est aussi une freepicerie en partenariat avec le Raare*, un garage autonome, une auto-école autogérée, un bar associatif, une médiathèque, une ludothèque, une salle de sport, et moults ateliers gérés par et pour des précaires.

Le 30 octobre dernier, les autorités ont sommé les habitant.e.s du lieu de partir sans délais. C’est une nouvelle bataille qui commence, et une manifestation de soutien avait été organisée le 31 octobre*.
Mais confinement oblige, cette manifestation s’est adaptée en appel à dons. 200 Personnes se sont alors mobilisées pour apporter nourriture et fournitures à la freepicerie du lieu, mobilisation qui peut se prolonger en nombre réduit du lundi au vendredi, de 14 heures à 18 heures. Alors viendez donner ce que vous pouvez, ou prendre ce dont vous aurez besoin selon votre situation ! (Attention, 6 personnes maximum pourront entrer en même temps dans la freepicerie).

En ce qui concerne les fameuses attestations de déplacement, il est possible de venir les soutenir en cochant la case « assistance aux personnes vulnérables ou précaires » ou les cases concernant les « déplacement brefs », autour de votre domicile (pour celleux qui en ont).

À la ZAD du Carnet, le squat de la Grande Ourse nous tient particulièrement à cœur, et nous espérons que nombre d’entre vous pourrez venir découvrir le lieu pendant le confinement, dans la limite des gestes barricades biensûr.

Adresse pour y aller : 6 Quai Robert Fèvre à Anger.

La gentrification est un crime, nos copaines sont mis.e.s à la rue : occupons tous les bâtiments vides ! ZAD et squats partout !

Des Bisoud’ours du Carnet.

*Le RAARE est le Ravitaillement Alimentaire Autonome Réseau d’Entre-aide

* Reportée au premier samedi après le déconfinement !

Week-end féministe en interne à la Zad du Carnet

Malgré le confinement, la Zad du Carnet continue de vivre, après une semaine de chantiers collectifs pour préparer l’hiver, nous concentrons nos efforts ce week-end sur la lutte contre l’oppression patriarcale dont voici le programme.

L’autogestion n’est pas un choix évident, nous devons combattre frontalement les schémas de pensées discriminants et oppressifs dans lesquels nous avons toujours évolué, nous déconstruire et penser collectivement des manières de vivre ensemble libérées des oppressions systémiques. Sensibilisation, réflexion et construction seront au programme de ces trois jours que nous souhaitons fédérateurs et émancipateurs.

De plus, c’est également l’occasion pour nous d’investir chacun des lieux de vie de la Zad, afin de visiter, renforcer les groupes affinitaires et mieux se connaître.

Clou du spectacle, nous en profiterons pour inaugurer la cabane en mixité choisie !

Au programme :

Vendredi

18h : Projection du film Sexe Sans Consentement et débat, espaces de parole safes et d’écoute active

Samedi

10h : Briefing des chantiers cabane en mixité choisie et peinture de la queerzine

10h30 : Création d’un ZadDico afin de répondre aux questions et de se mettre d’accord sur une terminologie commune

12h30 : Repas

14h : Arpentage de la brochure Accounting for Ourselves

14h : Théâtre forum : saynètes participatives

18h : Soirée MINT (Meufs Intersexes Non-Binaires Trans)

Dimanche

10h : Pratiques d’auto-défense physique et verbale en mixité choisie

12h : Repas

16h : Exposition finale des ateliers d’expression libre, open-mic

En continu :
– Chantier en mixité choisie
– Infokiosque
– Bibliothèque éphémère
– Ateliers de création libre
– Fresque à la queerzine
– Boîte à criée

Joie de vivre et gadoue

Récit de l’arpentage de Rage de Camp le 30 octobre

Éléments techniques


Le livre arpenté était Rage de Camp. Nous avons arpenté toutes les parties sauf la partie 3 concernant l’autonomie matérielle. Nous étions une dizaine. Nous avons commencé à 15h30 la lecture et commencé la restitution à 16h30. Nous nous sommes arrêté·es à 17h45 après que chacun·e ait parlé à tour de rôle de sa partie et n’avons pas eu l’énergie de discuter collectivement ensuite.

Prise de note de la restitution collective

Bref historique

Un camp autogéré, c’est un rassemblement permettant de partager des expériences et des réflexions. Cela demande un sacré boulot de préparation : quasiment un an pour le campement de Bure. Les campements autogérés ont une longue histoire et il serait long de tous les énumérer. On peut citer les exemples des camps action climat, des campements no borders et des contre-sommets.

Un des objectifs de ce livre est de faire un retour d’expérience sur l’organisation d’un campement autogéré anticapitaliste et anti-autoritaire, à la fois avant et pendant le camp en se basant principalement sur l’expérience d’un camp à Bure en 2015.

Organisation en amont

Au niveau de la préparation en amont, les organisateur·ices se sont organisé·es de manière horizontale et décentralisée. A la fois par choix politique pour l’absence de hiérarchie et par commodité pratique. Par exemple des personnes habitant la même ville prenaient en charge une partie de l’organisation et pouvaient avancer plus vite en se réunissant à leur rythme. Les réunions mensuelles étaient itinérantes ce qui a permis de tisser des liens, d’intégrer de nouvelles personnes et de mieux répartir la charge d’hébergement des réunions.

Il a fallu poser des règles de base et des directions communes pour ne pas se prendre la tête à tout remettre en question systématiquement. S’est aussi posé la question de l’ouverture ou de la fermeture du groupe d’organisation. Quelques fois, c’est pratique d’être ouvert·es pour intégrer de nouvelles énergies, avoir un œil extérieur qui remet en question les évidences et quelques fois, c’est mieux pour avancer de fonctionner uniquement avec des personnes se connaissant afin d’approfondir certains points sans devoir réexpliquer. Il fallait faire aussi attention collectivement au niveau d’engagement individuel des différentes personnes et à être tolérant·es vis-à-vis des capacités d’investissement en temps variés.

Auto-gestion dans le camp

Le collectif d’organisation a choisi de s’auto-dissoudre au début du camp afin de laisser la place à l’autogestion. Pourtant, c’est loin d’être simple de transmettre toutes les connaissances accumulées lors de la préparation afin que les personnes arrivant puissent comprendre le fonctionnement du camp.

Des gens se sont également questionné·es sur comment fonctionner effectivement sans hiérarchie alors que les personnes sachant plus de choses acquièrent naturellement une légitimité plus grande. Comme on ne nous apprend pas dans notre société à fonctionner en autogestion, c’est loin d’être naturel et automatique d’arriver à mettre en place une réelle auto-organisation. Un fonctionnement par groupes de dizaines de personnes nommant des référent·es tournant·es qui se réunissent chaque matin pour faire le point sur les tâches à répartir s’est mis en place sur le camp.

Les auteur·ices ont également ajouté un joli tableau extrait de la brochure L’autogestion c’est pas de la tarte sur comment se débarrasser des chef·fes avec des idées de solutions individuelles, de la part de la personne possédant du pouvoir ou des personnes acceptant cette dominations, et des idées de solutions collectives.

Cohabitation, usage et limites

Dans un camp, il faut penser l’organisation spatiale en fonction des usages. Par exemple en mettant la cantine dans un point central et en éloignant l’espace des soirées du camping. Il ne faut pas oublier également de penser à des endroits où l’on se sent en sécurité, comme par exemple un espace en mixité choisie. Afin de laisser aussi la possibilité à des collectifs de ramener des espaces, de proposer des activités, il faut penser à l’avance de laisser des espaces libres.

Soin et prendre soin

Gérer une équipe médic qui fonctionne pour un camp de 600 personnes, cela ne s’improvise pas. Quelques éléments techniques qui ont été décidés : une voiture dédiée à ça, des permanences H24 de médics et une liste des pharmacies, médecins et hopitaux dans les environs. Un petit retour : il pourrait être judicieux de faire des équipes mixtes médecins-personne familière avec le fonctionnement autogestionnaire du camp.

Pour le soin psychologique, il a été choisi de formaliser l’existence de médiateur·ices, de faire tourner ces rôles et de penser aussi au fait que ces médiateur·ices ont elleux aussi besoin d’écoute.

Liens avec l’extérieur du camp

Il s’agit d’éviter plusieurs dangers : l’effet bulle d’entre-soi, les étiquettes de casseur·euses. Pour cela, il est important de mettre beaucoup d’énergie à tisser des liens avec les personnes habitant les environs. Cela peut se faire via des goûters, des repas partagés, des tractages, des chantiers participatifs, des balades à vélo, etc.

Pourtant, il est quelques fois compliqué de créer du lien quand il y a trop de différences, notamment politique. Quel relation peut on avoir avec son voisin qui tient quelques fois des propos oppressifs et qui souhaite soutenir la lutte antinucléaire ? Certain·es ont fait le choix de ne jamais créer de fausse connivence via l’exclusion de groupes de personnes.

Précautions numériques

Quelques conseils pratiques : préférer Signal aux SMS, installer si possible Replicant sur les téléphones, préférer le système d’exploitation Tails pour les ordinateurs. Se former sur la géolocalisation des téléphones, le bornage, etc.

Communication

La communication à l’extérieur est un enjeu majeur du camp. Rappelons qu’un des objectifs d’un campement autogéré est de visibiliser et de renforcer une ou plusieurs luttes. Ce qui a été utile pour le campement à Bure : création d’un site web, le plus joli et pratique possible, d’une liste mail d’information, mise en place d’un infotour pour visiter divers luttes et collectifs, créer du lien, etc.

Pour la communication sur ce qui se passe à l’intérieur du camp, il y avait une radio que certain·es locaux écoutaient, des journaux muraux affichés dans le camp et à l’extérieur, des tractages porte à porte et aussi des événements hors les murs afin de permettre aux personnes ne se sentant pas légitime à se rendre sur le camp de se tenir au courant et de participer quand même.

Afin d’expliquer le plus clairement comment fonctionne un camp autogéré, il y avait un point accueil, un point info et une brochure de présentation du camp (qui, dans le cas de Bure, est malheureusement arrivée imprimée trop tardivement).

Cela peut être sympa aussi de garder au fur et à mesure des traces de ce qui est vécu collectivement et individuellement sur le camp.

Les liens avec les journalistes sont assez complexes. Il est plus simple que l’équipe d’automédia soit la seule à être en contact et à voir les journalistes mais cela est difficile à mettre en place sans prise de pouvoir. Rencontrer les journalistes loin du camp avec des personnes choisies peut éviter que les journalistes soient chahuté·es par des personnes du camp et éviter aussi que les journalistes fassent des prises de vues ou de son sans que l’équipe automédia soit au courant. L’enjeu est important d’arriver à avoir de bons contacts avec les journalistes sans lisser son image pour autant.

Programme

Pour que le camp attire des gens, il est vital d’établir un programme le plus clair possible et détaillant ce qui va se passer dans chaque atelier. Concrètement, c’est cool de n’avoir aucun atelier sans référent·es à l’aise avec le sujet au risque que l’atelier tombe à l’eau. Quelques fois si les discussions ne sont pas amorcées, elles ne commencent pas toutes seules.

Dans le programme, il faut penser à laisser du temps libre. Un programme surchargé crée un climat de tension et de stress. De plus, cela permet aux personnes arrivant sur place de s’emparer de la programmation en proposant d’elleux-mêmes des ateliers.

Comme dit auparavant, des événements hors les murs permettent de toucher d’autres personnes et de parler de ce qui se passe à l’intérieur du camp.

Action

Avant de décider d’une action, il faut déterminer si elle est judicieuse et analyser le contexte politique et local. Les camps peuvent avoir deux différents types de temporalité : une temporalité courte avec un but d’action qui va monopoliser l’énergie de toutes les personnes présentes ou une temporalité plus longue pour partager des réflexions et des savoirs et appréhender le terrain.

Lors d’une action, la communication est essentielle et il ne faut pas sous-estimer le travail des équipes de talkie. Mettre 3 personnes par talkie pour avoir une personne qui communique, une personne qui s’informe et une personne qui surveille les flics peut être judicieux. Pour que cela soit organisé, il vaut mieux répartir les rôles à l’avance.

Lorsqu’on lance une action un peu plus radicale, c’est important de prévoir les conséquences de l’action et de prévenir les copain·es pour éviter qu’iels soient surpris·es ce qui peut engendrer des tensions et représenter un danger pour tou·tes.

Legal team & Juridique

Pour faire partie de la legal team, il n’y a pas besoin de formation juridique particulière. La Legal Team a 3 rôles : centraliser les informations, reconstruire les événements et faire le lien avec les avocats.

Avant le camp, il faut contacter les avocats pour préparer une ligne politique et négocier des tarifs et planifier leurs disponibilités. Penser aussi à lancer une caisse de soutien. On conseille fortement d’utiliser des téléphones anonymes dont un qui centralise les appels et deux autres numéros pour rappeler les gens.

Lors d’une action, avoir un membre de la legal sur place avec un téléphone permet d’avoir un point de vue objectif et sûr sur ce qui est en train de se passer. On conseille l’utilisation de cahiers pour ne pas perdre des informations mais il faut faire attention à très bien les cacher car il y a beaucoup d’informations sensibles dedans. C’est utile de préparer un flyer sur la situation légale actuelle et les principales informations à retenir ainsi que de faire des rappels juridiques régulièrement.

Pour surveiller les déplacements des flics, penser à organiser une ligne infotrafflic.

Au niveau de l’équipe, il est important que l’équipe soit réduite avec peu de rotation. Il faut une forte confiance mutuelle et le groupe doit être fermé et intégrer des nouveaux membres par cooptation. Au sein de la legal, il vaut mieux des personnes qui retiennent bien les informations et qui ne sont pas trop bavardes.

Après le camp, il faut faire le suivi des interpellations, garder le contact avec avocats, les personnes interpellées et leurs proches, lancer des appels à soutien et organiser des comités de soutien aux procès. Faire également attention à bien détruire tout ce qui n’a plus d’utilité.

Se défendre

Comment faire face à une situation de danger sans avoir recours aux autorités ? Il est important d’évaluer les risques inhérents au terrain (barricades sur les points d’accès inutilisés, etc.) Bien avoir conscience cependant que si les flics veulent intervenir, il est compliqué de les en empêcher mais cela n’empêche pas de mettre en place des mesures pour leurs effets dissuasifs.

Le danger peut venir aussi des voisins et il est important de les anticiper en ayant une connaissance de la situation politique locale afin de ne pas se retrouver complètement hors sol.

Pour gérer les risques d’agression, de violence en interne, on conseille de mettre en place un groupe d’autodéfense et de poser à l’avance la question de la justice autogérée.

Après le camp

Penser à préparer le démontage en amont et à prévoir une semaine. Ce temps peut être utile aussi pour se détendre, l’ambiance est beaucoup plus relax en petits groupes. C’est aussi l’occasion de se retrouver entre groupes affinitaires avec moins de choses à gérer pour faire un petit débrief à chaud. C’est important de créer du lien pendant le camp pour que des gens restent après le camp afin d’aider à démonter.

En termes de matos empruntés, tenir un cahier clair aide beaucoup ainsi que de mettre un·e référent·e par objets empruntés. Demander à l’avance ce qu’il se passe en cas de vol, de perte ou de saisie par la police.

Pour la thune, c’est cool de s’y prendre le plus tôt possible tant que tout le monde est encore là, ça ira beaucoup plus vite qu’une fois qu’on est dispersé·es.

C’est cool aussi de faire un débrief à froid sur une date décidée en amont histoire que les gens aient prévu d’être disponibles. Pour ce débrief, cela fait gagner de l’énergie collective d’en discuter en petits groupes affinitaires histoire d’avoir des réflexions déjà plus construites. Et aussi, penser à des temps différents selon les degrés d’implication des différentes personnes car le ressenti change beaucoup.

Suites politiques du camp

Avant de parler de ça, il est important de rappeler qu’il faut faire attention à la mentalité linéaire des manuels de gestion objectif-résultats. Un camp, c’est aussi du sensible, des liens qui se créent, etc. Les conséquences peuvent être à plus long terme comme par exemple à Bure où le campement de 2015 a peut-être aidé à consolider un groupe qui a lancé l’occupation du bois Lejuc en 2016. Souvent après les campements proches de luttes, de nombreuses personnes choisissent ensuite de rester. Le campement aide aussi à la politisation des locaux et des collectifs en montrant combien l’on est nombreux·ses à s’opposer à un projet en particulier.

L’autre suite du camp, c’est bien sur tous les vécus individuels et collectifs qui vont orienter des trajectoires de vie. Mais ça, c’est une autre histoire pour une autre brochure !

Lettre à celleux qui militent sur les réseaux sociaux

Salut. Moi, j’utilise Tails et Tor pour naviguer sur Internet et je souhaite m’adresser à vous qui militez et partagez du contenu militant sur les réseaux sociaux.

Je ne souhaite pas tomber dans la critique stérile vous expliquant de haut combien Facebook et Twitter sont des groupes capitalistes extrêmement dangereux, vous avez sûrement déjà entendu ça. Je souhaite juste partager ma tristesse et ma frustration quand je me rends compte de tous les contenus militants originaux et de qualité que l’on trouve exclusivement sur les réseaux sociaux.

Frustration car quand vous publiez un contenu uniquement sur les réseaux sociaux, vous m’excluez. Avez-vous déjà essayé de consulter Facebook depuis Tor ou même seulement sans être connecté·es à votre compte Facebook ? Cela est quasiment tâche impossible. Imaginez une seconde que sur tous vos événements que vous avez partagé uniquement sur Facebook soit ajouté la mention « Réservé aux utilisateur·ices de Facebook », cela aurait moins de gueule, non ? Pourtant c’est assez proche de la réalité. Alors si je veux vous lire quand même, vous ne me laissez pas le choix : je dois quitter Tor et Tails, et peut-être même je dois aller jusqu’à créer un compte sur votre réseau social favori. Ce n’est pas le choix que j’ai fait.

Pourtant je vous comprends et c’est plutôt de la tristesse que je ressens quand je pense à tout ça. Car comment faire sans ? C’est par ce biais là que l’on arrive à toucher le plus de gens possible. Entre publier sur un blog qui sera lu par 100 personnes et publier sur 100 groupes facebook avec des centaines de membres chacun, le choix est vite fait. Entre apprendre à gérer un site Internet et utiliser l’interface des réseaux sociaux conçues précisément pour capter et happer les utilisateur·ices, on ne peut que constater la victoire des capitalistes.

Je souhaite quand même vous encourager à créer vos propres sites Internet pour vos luttes, vos blogs, à proposer vos contenus aux sites amis comme les réseaux Mutu, etc. Je souhaite aussi remercier celleux qui prennent le temps de le faire. Ainsi vous participez à l’autonomisation des militant·es face aux réseaux sociaux. Alors, n’hésitez pas si vous le pouvez : prenez le temps d’apprendre à créer un blog ou un site Internet. Je ne vous demande pas de quitter vos réseaux sociaux où vous avez réussi à créer des réseaux utiles aux luttes mais plutôt d’essayer au maximum de ne jamais poster des contenus originaux eclusivement sur ceux-ci.

Et je souhaite aussi m’adresser à vous qui utilisez Facebook, Twitter ou Instagram pour vous tenir au courant des actualités, je vous encourage à vous renseigner sur les alternatives qui existent. Selon votre usage, l’utilisation d’un flux RSS ou l’abonnement à des listes mails pourra peut-être vous aider à gagner en autonomie.

Bonne chance à tou·tes !

Image : Illustration extraite de la brochure Face à Facebook.

Même confiné·es, nous continuons la lutte au Carnet

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, les dirigeants capitalistes ont montré leur incompétence. Nous pouvons constater encore plus clairement aujourd’hui avec le confinement que leur société n’est faite que de nombres, de répression, de discipline et d’autoritarisme.

La destruction des milieux naturels a favorisé la transmission de maladies des animaux vers les humain·es. L’économie de flux, basée sur les échanges mondiaux, et la concentration des populations en métropoles a favorisé une diffusion extrêmement rapide du virus. Toutes les décisions gouvernementales ont été pensées avec le but avoué de protéger au maximum l’économie au détriment des personnes les plus vulnérables. Ils ont agi tardivement pour lutter contre le virus et, ce n’est que face au mur c’est-à-dire à l’engorgement des hôpitaux, qu’ils ont pris par deux fois la décision du confinement.

Et quel confinement? En choisissant de garder les écoles ouvertes, un des principaux vecteurs de transmission du virus, dans l’objectif de permettre aux parent·es de continuer à travailler, les dirigeants montrent leurs vraies priorités. Bien installés dans leurs maisons bourgeoises, ils préfèrent ignorer les conséquences du confinement pour les personnes vivant dans des quartiers populaires, les personnes isolées, précaires, âgées, victimes de violence ou de discrimination, sans ressources, etc.

C’est pourquoi nous ne mettrons pas en pause nos luttes avec le confinement. Au contraire, cette pandémie nous renforce dans nos convictions anticapitalistes, féministes, LGBTQIA+, anticoloniales et écologistes. Concrètement, en empêchant un grand port de s’agrandir et la bétonisation de l’île du Carnet, nous espérons être un des nombreux cailloux qui enrayera l’engrenage économique.

Depuis la Zad du Carnet, nous essayons également de construire collectivement un avenir plus souhaitable contre toutes les formes d’oppression en discutant, en construisant et en inventant de nouveaux imaginaires.

Si l’État décide de nous expulser pendant le confinement, il montrera en nous dispersant, comme pour la Zad de la Dune, que la lutte contre le Covid-19 n’est pas sa priorité et qu’il utilise des prétextes de santé publique pour étouffer les luttes sociales et écologiques.

Si vous vous reconnaissez dans ces valeurs et ce discours, venez vivre au Carnet pour le confinement et après. Si vous le pouvez, venez avec vos tentes, vos camions, vos couchages, du matériel de construction et de la nourriture. Nous avons également des cabanes chauffées, des espaces en mixité ou en mixité choisie pour vous accueillir. Nous réfléchissons et réfléchirons collectivement à comment vivre ensemble en perturbant le moins nos copain·es les animaux et les plantes de l’île du Carnet.

Si vous le pouvez et que le coeur vous en dit, ne restez pas confiné·es dans des petits appartements au milieu de villes surpeuplées et venez profiter de 400 hectares de liberté avec nous.

A bientôt,

Des habitant·es de la Zad du Carnet

Balade découverte des plantes sauvages médicinales et comestibles au Carnet

Liza Chatelet sera présente le Jeudi 29 Octobre pour vous faire découvrir les plantes sauvages et comestibles de l’île du Carnet.

L’occasion de découvrir le Carnet sous un autre regard et de mieux saisir la richesse de notre environnement et l’utilisation raisonnée et durable que l’on peut en faire* 😉

Parlez-en autour de vous 😉

Liza vient en soutien à la lutte du Carnet, la balade est donc gratuite, par contre prévoir de contacter la ZAD du Carnet pour inscriptions à la balade (places limitées à 30 personnes) à :
zadducarnet@riseup.net

Rendez-vous à 14h à la Péhinière (Saint-Viaud) devant la 1ère barricade de la ZAD du Carnet.
Essayez de ne pas être en retard 😉

Le site internet de Liza :
http://liza-herbes-sauvages.fr/

Pour plus d’infos sur la lutte que l’on mène pour défendre l’île du Carnet sur la Loire et toute sa richesse en biodiversité du projet industriel envisagé, c’est par ici :
https://stopcarnet.fr/
https://zadducarnet.org/

* Pour éviter de « piller » la ressource en plantes sauvages, un super article par ici : https://blog.defi-ecologique.com/cueillette-plantes-sauvages/

A très vite au Carnet !

Nous sommes la Loire qui se défend !

Ma colère suite à l’expulsion du Village Du Peuple, témoignage.

Lorsque je suis revenu.e sur les ruines du village le lendemain de sa démolition, j’ai eu du mal à reconnaitre les lieux qui m’avaient servi de refuge ces trois dernières semaines. Du four à pain, vestige de la modeste paysannerie qui habitait là il y a encore peu, il ne restait que quelques briques intactes. La magnifique grange où tant de rencontres se sont tissées était devenue un immense tas de pierres. Idem pour la maison qui abritait nos douces soirées au coin du feu. Une quantité tellement impressionnante de pierres que j’avais du mal à réaliser comment un tel édifice avait été bâti à la main, en 1720. Ensevelie la montagne de vêtements dont la distribution animait le village tous les mercredis. Ensevelis tous les ustensiles de cuisines patiemment accumulés pour permettre les week-ends porte-ouverte qui s’y étaient tenus. Seuls des souvenirs ressurgissent de ce triste tas de gravats. Alors, une colère monte en moi. Une colère calme, froide, puissante, effrayante. Le genre de colère qui fait que tu sais que ta vie ne sera plus jamais comme avant.

C’est devant ces ruines qui s’étendent à perte de vue sous mes pieds que je prends conscience de la violence implacable du système. Je me dis, ils sont prêts à tout pour museler toute insurrection à venir, quitte à raser des bâtiments historiques, quitte à expulser des dizaines de personnes précaires ; ce sont des détails qui ne les affectent pas. Je me pensais écologiste et je croyais cette cause fédératrice au-delà des clivages sociaux habituels. Je me rends compte qu’ils sont prêts à tout pour garder le contrôle, et surtout, ne pas nous laisser expérimenter autre chose. La violence qui les anime est immense, mais souvent invisible. Elle se matérialise aujourd’hui sous mes yeux qui se referment, tristes.