Ce matin, aux alentours de 10h15, une quinzaine de gendarmes (deux camionnettes et une voiture banalisée) ainsi qu’un drone sont passés à la Zad du Carnet. Ils ont filmé avec leurs caméras portatives tout le long de leur passage. Un hélicoptère est passé au-dessus de la zone à peu près à la même heure.
Ils auraient vu le panneau « Promenade ouverte » à l’entrée de la Zad et voulaient profiter d’une balade sur zone par ce jour de beau soleil. Ils n’ont pas pu rentrer sur le site malgré leur insistance et sont repartis après une trentaine de minutes.
La gendarmerie de Pornic a été contactée récemment par une journaliste du média en ligne Reporterre pour s’expliquer sur la présence de gendarmes lors d’un épandage de boues toxiques sur le site du Carnet le 28 août. Pour plus d’informations à ce sujet, on pourra lire l’article que nous avons publié ainsi que l’article de Reporterre. Est-ce que les gendarmes de Pornic cherchent à se venger en mettant la pression à la Zad ?
C’est un impressionnant dispositif de vidéosurveillance qui a été trouvé par des militant·es de la ZAD du Carnet le 31 août 2020. Des caméras étaient dissimulées dans des fausses pierres, des faux troncs d’arbres et le tout était relié à des modems, des puces GPS et des batteries de grande capacité.
Le tout aurait permis de retransmettre l’intégralité des vidéos en direct à leur destinataire pendant plus d’un mois si elles n’avaient pas été trouvées par chance au début de l’occupation de l’île du Carnet. Installées à un point stratégique, les caméras pouvaient observer toutes les allées et venues des militant·es sur la zone, dans un endroit considéré comme « safe » et donc où peu d’entre nous restaient cagoulé·es.
Sur l’une des caméras, un autocollant indique des informations techniques et le nom de l’entreprise qui a fournit le matériel : Allwan Security. Sur internet, cette société dit offrir « des solutions pour les militaires et les gouvernements ».
Au Carnet comme ailleurs, nous sommes surveillé·es et fiché·es
Surveiller illégalement des militant·es, que ce soit le fait de la gendarmerie ou des renseignements généraux, est une pratique profondément malsaine et anti-démocratique. Ce n’est pas sur la ZAD que l’on va vous dire que l’on croyait encore en la démocratie de ce pays, mais nous sommes toujours frappé·es qu’ils aillent toujours plus loin.
Contrairement à Bure, où la surveillance généralisée des militant·es a été mise au jour par l’enquête conjointe de Reporterre et Médiapart [1] , ce dispositif de surveillance a été mis en place en dehors de toute enquête judiciaire, et avant même que la ZAD ne s’implante [2] !
La découverte de ce système nous laisse à penser que d’autres moyens de surveillance ont déjà été mis en place pour surveiller les militant·es de la ZAD. Nous ne pouvons savoir lesquels, bien que nous ayons quelques idées.
Nous prenions déjà de nombreuses précautions pour limiter le fichage. C’est la raison pour laquelle nous portons des cagoules, nous limitons l’usage et la possession de téléphone (voire nous les excluons de certains lieux), nous refusons la présence des médias, des appareils photos et des caméras sur la ZAD (ou nous les encadrons strictement). Allons-nous trouver d’autres systèmes de surveillance sur l’île du Carnet ?
Face à la surveillance, continuons nos luttes pour la liberté de tout·es !
Alors que peut-on faire pour lutter contre ceux qui nous surveillent ? Nous pourrions lancer de grands slogans, inciter chacun·e à se relier à notre cause et clamer haut et fort que nous demandons au gouvernement de stopper ces pratiques illégales. Mais à quoi cela servirait-il ?
Avant tout, nous aimerions que les habitant·es de ce pays qui se croient encore libres comprennent que nous ne sommes libres que si nous acceptons de vivre la vie qu’ils ont choisi pour nous. Nous sommes libres d’aller au travail, de suivre leurs règles, de consommer et de nous taire.
Alors non, nous ne sommes pas libres.
Et ce n’est pas uniquement en cherchant l’autonomie ou en essayant de sortir du système à une échelle individuelle ou de mini-collectifs que l’on se libérera. Il faudra se battre contre le capitalisme, contre le libéralisme, contre l’État.
A la ZAD du Carnet, nous sommes la Loire qui se défend contre la bétonisation et son monde !
[2] Par chance, les caméras ont été découvertes le jour même de l’installation de la ZAD, le 31 août 2020. Installées depuis déjà plusieurs jours (peut-être plusieurs semaines ?), elles ont tout de même pu renseigner sur les actions et la présence lors de la manifestation et du week-end de résistance organisé par le collectif Stop Carnet le week-end du 29 et 30 août 2020.
Après l’alerte hier soir liée à la peur d’une expulsion, ce vendredi 16 octobre s’est révélé très calme. Par exemple aucun hélicoptère n’a survolu la zone aujourd’hui.
Nous espérons que le week-end de chantier des 17-18 octobre le sera tout autant et que beaucoup de gens viendront nous rendre visite pendant les vacances de la Toussaint !
Depuis début octobre, on nous signale beaucoup moins de points de contrôle de gendarmerie et aucune fouille de véhicule.
Attention cependant, les informations sur la page A lire avant de venir sont toujours d’actualités : la zone autour de la Zad du Carnet est toujours interdite à la circulation et au stationnement sauf riverains et on nous signale encore des amendes pour stationnement interdit.
De plus, les contrôles d’identité faits par les gendarmes s’accompagnent parfois de tests salivaires et/ou de tests d’alcoolémie, faites donc attention.
L’hélicoptère continue de survoler la zone environ une fois par jour ainsi que de nombreux ULM possiblement équipés de caméras. La legal team conseille donc de cacher son visage le plus souvent possible quand l’on se trouve sur zone afin de compliquer le travail des services de renseignement.
« Ce qui est compliqué, ce n’est pas la Zad qui existe, c’est la deuxième Zad qui a été faite, selon moi, par le préfet, qui a encerclé tous les villages autour par les gendarmes, poursuit Manoël Relet. Il n’y a que les riverains qui sont acceptés. On est arrêté et fouillé à chaque fois, il faut justifier nos transports. Dimanche prochain, on fête l’anniversaire de ma fille. On m’a répondu d’écrire au maire, avec une liste d’invités, et lui pourra me donner son accord ou non pour que ces gens-là puissent venir chez moi. »
A 11h45, le médecin référent de la ZAD devait venir prendre en charge une zadiste blessée qui ne pouvait plus marcher. Il a été bloqué au point de contrôle de la gendarmerie, et empêché d’intervenir. Après négociation, les gendarmes ont demandé à ce qu’un zadiste accompagne la blessée directement au point de contrôle pour qu’elle soit prise en charge par les pompiers. Les gendarmes ont imposé que l’on appelle pas les secours avant l’arrivée de la zadiste au point de contrôle. Au final, la prise en charge de la blessée aura été retardée de plus d’une heure et demi.
Il est inacceptable et dangereux que les déplacements soient bloqués lorsqu’il s’agit de raisons médicales !
Pour nous contacter, l’idéal est d’utiliser l’application Signal et d’envoyer un message au : + 1 25 12 92 15 23
Vous pouvez également nous contacter par mail : zadducarnet@riseup.net
Si vous n’avez vraiment pas accès à l’un de ces deux moyens de communication, vous pouvez appeler au 07 52 17 60 38 (nous ne pourrons pas vous rappeller, n’hésitez pas à insister si nous ne répondons pas).
La pression policière s’exprime depuis une semaine surtout par des contrôles fréquents sur la route entre la ZAD et la base arrière, avec fouille des véhicules, au début de la semaine par des unités locales de gendarmerie, puis de plus loin dans la région, notamment de Rezé.
Ce sont des procédures permettant le fichage des personnes impliquées dans le mouvement et cherchant des justification matérielles d’aller plus loin dans la répression.
Des survols d’hélicoptères sur les deux zones ont été observé plusieurs fois. Un drône a survolé la base arrière et la zone occupée. Une tentative d’interpellation de la part du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie) a eu lieu, après une arrivée par la Loire en zodiak. Des patrouilles ont aussi réalisé des rondes.
Aujourd’hui, ils ont osé barrer la route que nous empruntons au quotidien aux non-riverains avec quelques panneaux de chantier !
La pression policière est donc constante autour de la zone sans qu’il y ait eu de répression à déplorer pour le moment, mais restons vigilant.es et organisé.es pour y faire face !
Vu l’ampleur de la zone et les intérêts économiques et politiques du projet, nous avons besoin de monde sur place.
Si vous habitez aux alentours du Carnet (et globalement autour de Saint-Nazaire / Nantes) et que vous remarquez des mouvements policiers importants, merci de bien vouloir nous le signaler !
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Mail : zadducarnet@riseup.net Info lettre de la ZAD : https://lists.riseup.net/www/subscribe/info-zadcarnet Fil d’info sur l’application Signal – des nouvelles urgentes des barricades, notamment dans le cas d’un risque avéré d’expulsion – Envoie « HELLO » à +1 251 292 1543 (non non ce n’est pas une arnaque Tu peux échanger avec nous aussi par ce biais de manière personnelle et anonyme)