Humiliation, violence policière, incarcération : relaxe pour Sully !

Nous relayons ce communiqué du comité de soutien à Sully, camarade incarcéré depuis le 15 octobre et dont le procès aura lieu ce mercredi 26 novembre.

La destruction du Village du Peuple ce 15 octobre était illégale

Jeudi 15 octobre est un jour noir pour le Village du Peuple. Le lieu-dit la Petite Lande à Donges est occupé depuis plus d’un an et demi par des personnes venues défendre ce lieu et la nature environnante contre un projet de zone indsutrielle.

Ce corps de ferme se compose de bâtisses du 18ème siècle, de son four à pain en passe d’être restauré, de sa vieille presse. Il est entouré d’arbres multicentenaires, de chevaux qui pâturent librement, et enfin de 60 hectares de terres humides et arables destinés à la bétonnisation par la communauté de communes de Saint-Nazaire, la CARENE.

Au petit matin, ce sont plusieurs centaines de gendarmes mobiles qui déferlent sur le lieu en hurlant, matraque au poing. Le lieu est envahi en quelques minutes de forces de l’ordre masquées et casquées. Les élus du secteur sont conviés à la destruction programmée, le sous-préfet lui-même supervise sur les lieux l’opération. La brigade canine en treillis militaire sillonne les lieux. L’hélicoptère est déployé. Les drones survolent en continu l’opération. Darmanin lui-même se fendra d’un tweet vantant l’opération en cours.

L’opération d’expulsion et de destruction mobilisera les forces de l’ordre jusqu’à une heure avancée de la journée. C’est un dispositif énorme qui est déployé pour déloger la vingtaine d’occupants écologistes. Ceux-ci se retranchent pourtant pacifiquement sur les toits et les palissades sans manifester aucune résistance. Les pelleteuses attaqueront ensuite en toute illégalité la destruction méthodique de tous les bâtiments, empêchant ainsi toute réoccupation. Le permis de destruction venait d’être déposé et restait donc contestable.

Destruction illégale, plaques immatriculation masquées, utilisation d’engins de chantier pour déloger les occupants, les irrégularités de l’opération sont nombreuses.

Le récit des violences policières sur Sully

Mais le déploiement d’une écrasante armée de forces de l’ordre ne suffit pas à satisfaire l’orgueil du pouvoir exécutif. Il faudra y ajouter l’humiliation. C’est une humiliation grave que subira notre camarade Sully, le premier à être délogé par les cordistes de la gendarmerie. La scène est filmée et deviendra virale sur les réseaux (cf https://www.facebook.com/2090939627641088/videos/703803533565008). Les faits, l’attitude indigne et dangereuse des forces de l’ordre sont inconstestables. C’est bel et bien un déchaînement de violence policière à laquelle nous assistons en direct. L’issue aurait très bien pu être fatale à notre camarade si il n’avait été assez solide pour encaisser les violences qu’il a subi.

Sully est rapidement encerclé par 5 gendarmes mobiles. Après lui avoir porté quelques coups, les forces de l’ordre lui écrasent le corps et le visage sur la palissade sur laquelle il est perché. On l’entend prévenir à plusieurs reprises : « Je ne peux pas respirer. Je ne peux pas respirer… ». Notre camarade finit par perdre connaissance. Rien, absolument rien dans son attitude ne justifiait l’emploi de telles méthodes de la part des gendarmes. Il s’agit d’une pure démonstration de force et d’orgueil de la part de ceux-ci. Mais les sévices que subira Sully ne s’arrêtront pas là ! Les gendarmes déjà en surnombre appelleront en renfort pour le déloger… une pelleteuse ! S’ensuit une scène qui fera le tour des réseaux sociaux.

Pendant de longues minutes on voit les 5 gendarmes, dont 2 sont perchés sur la pelle de la pelleteuse, tendre méthodiquement une corde à celle-ci et ligoter notre camarade au niveau du torse et des mains. Les gendarmes perchés donnent l’ordre de lever la pelle. Notre camarade, pourtant encerclé et dans une attitude totalement pacifique, se retrouve pendu dans les airs de longues minutes, telle une carcasse qu’on s’apprête à dépecer. Strangulé par la corde et à demi-conscient, on l’entend nettement gémir de douleur et il perdra à nouveau conscience. Pour finir, l’opération se solde par un échec ! Probablement conscientes du danger encouru, les forces de l’ordre ordonnent l’abaissement de la pelle, et finissent par débarquer manuellement notre camarade toujours inconscient.

Une fois au sol, il sera allongé jambes en l’air en position de sécurité par les gendarmes. Ceux-ci resteront près de lui longtemps alors qu’ilreprend lentement ses esprits. Au bout de longues minutes, on le verra réémerger et se redresser toujours encerclé par des dizaines de gendarmes.

Suite aux violences policières, l’acharnement judiciaire

Malheureusement notre camarade continuera de subir la vindicte policière, s’y ajoutera celle de l’institution judiciaire ! Sully est transféré à la gendarmerie de Saint-Nazaire où il est placé en garde à vue. Il est déféré le lendemain en comparution immédiate pour un chef d’inculpation hallucinant au vu des faits, et ne justifiant pas d’habitude de telles mesures, celui de rébellion. Rébellion d’un militant pacifique contre plus de 300 gendarmes suréquipés, le ridicule ne semble pas atteindre le pouvoir exécutif.

Au tribunal, Sully demandera un délai pour pouvoir consulter son dossier et préparer sa défense. Malgré une attestation d’hébergement et une promesse d’embauche dans la région, le tribunal choisira de le placer en détention jusqu’au procès, qui doit se tenir le 26 novembre. Plus d’un mois d’incarcération ! Le scandale judiciaire s’ajoute à la violence policière. Humiliation publique puis incarcération, voilà le sort que réserve les institutions à ceux et celles qui défendent le patrimoine commun, notre environnement.

Nous appelons à ne pas laisser faire et à dénoncer de telles méthodes dignes des systèmes totalitaires. La barbarie dont ont fait preuve les forces de l’ordre à l’égard de notre camarade doit être dénoncée et sanctionnée. Nous annonçons dès à présent qu’une plainte sera déposée pour rendre justice et dignité à notre camarade.

Une cagnotte en ligne est constituée pour l’aider face aux frais qu’entraînera pour lui cette affaire. Cotisez si vous le pouvez. Sully est d’origine populaire, il n’aura que le soutien que nous saurons lui apporter.

Surveillez la page facebook du Village du Peuple pour vous tenir informés des événements de soutien qui pourront être organisés d’ici le 26 novembre.

Soyons solidaires face à la répression et aux humiliations policières !

Soyons la vie qui se défend !

Comité de soutien à Sully

Appel à se rendre à la manifestation de soutien du 26 novembre

Jeudi 26 novembre, à 14h aura lieu le procès de notre camarade Sully.

Le rassemblement a été déclaré en préfecture par l’association NDDL Poursuivre Ensemble. Vous pouvez donc normalement venir sans craindre d’être verbalisé en imprimant et en remplissant cette attestation.

Nous appelons celles et ceux qui veulent lui manifester leur soutien à se rassembler à l’extérieur du Tribunal de Grande Instance de Saint-Nazaire ce jour-là.

Sully aura déjà fait un mois de détention ferme à l’issue de son arrestation. 1 mois pour « rébellion », face à 300 gendarmes suréquipés (sic !). Un mois ferme après avoir été pendu à une pelleteuse, à demi-conscient, devant les caméras. L’arrogance du pouvoir à dominer et humilier toutes formes de contestation, même les plus pacifiques, est incroyable !

Sully n’aura qu’un soutien : celui que nous saurons lui manifester. Le tort fait à un militant de la cause est un tort fait à tous. Si nous restons inactifs face à de tels comportements des forces de police, c’est un boulevard qui s’ouvre pour l’instauration d’un régime de terreur policière et judiciaire.

Sully doit être libéré sans délai ! Malgré les conditions difficiles actuelles, nous nous devons d’être là pour le soutenir et l’accueillir à sa sortie.

Solidarité avec tous les défenseurs du vivant !

https://expansive.info/Humilitation-violence-policiere-puis-incarceration-Relaxe-pour-Sully-2463

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