De part et d’autre de la Loire, à Donges, au Carnet, à Brais, à Savenay… il y a peu à Donges-est et à la vasière de Méan, l’estuaire continue d’être la cible des aménageurs industriels. Depuis plus d’un siècle, les autorités s’activent à la canalisation et à l’aménagement de ses rives contre la vie biologique, sédimentaire et populaire de ce fleuve.
Aujourd’hui que nous nous rendons compte collectivement et individuellement des drames impliqués par cette surproduction industrielle, ces accaparements de terres en cascade ou de la destruction des écosystèmes humides de ses rives, nous avons décidé de nous retrouver pour nous réapproprier notre territoire avec comme premier objectif : le comprendre pour mieux le défendre.
Cette première journée sur l’estuaire au Village du peuple a permis de creuser différents sujets précieux à nos yeux et tous liés à l’estuaire et à son activité potuaire sous forme d’arpentage. Sur la quarantaine de personnes présentes le matin, des petits groupes de 5 à 10 personnes se sont formés pour éplucher des documents préparés à l’avance et synthétiser ces lectures nourrissantes, afin de les transmettre au reste du groupe. L’idée était de se former collectivement à 4 sujets : la fonctionnalité écologique de l’estuaire et ses écosystèmes propres, l’histoire de son aménagement, les industries qui le composent (notamment celles à risque) et la gouvernance du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire (GPMNSN), institution maîtresse dans l’aménagement de l’estuaire.
Sur la base de ces compréhensions collectives, nous avons ensuite échangé en petits groupes sur la vision que nous portons sur ce territoire aujourd’hui, ce qui nous révolte, ou nous donne de l’énergie pour lutter, ce qui nous ferait rêver ensemble et sur la stratégie que nous pourrions mettre en place pour défendre l’estuaire contre l’accaparement capitaliste industriel et tous ses effets.
L’équipe qui préparait la journée proposait d’utiliser les éléments sortis de ces discussions pour la rédaction d’une déclaration commune d’un estuaire en lutte, au Carnet, à Donges et sur tous les espaces sur lesquels le système a mis son dévolu oppressif. Ce texte devait décrire nos colères, nos envies, nos rêves et nos espoir. Il est toujours en chantier, finalement il le sera peut-être encore quelque temps jusqu’à ce qu’il nous lie toustes sur nos lieux estuairiens et que ses idées nous portent vers une lutte commune et multiple, créatrice et émancipatrice.
Du Carnet à Donges, des quartiers de Saint-Nazaire aux fermes paysannes de Lavau, organisons l’autodéfense de l’estuaire !
Nous sommes la Loire qui se défend !
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Les synthèses de la matinée seront bientôt affichées sur la ZAD du Carnet, peut-être dans une prochaine Cabane de l’estuaire !
La déclaration commune sera d’ici quelques jours publiée sur ce site !
Une liste mail de construction de la lutte de l’estuaire a été initiée, pour t’y mettre, inscris toi par ici !
Si tu es intéressé.e pour avancer sur l’enquête populaire de l’estuaire, envoie un mail à enqueteestuaire@riseup.net