Investi par des personnes en précarité sociale il y a bientôt 2 ans, puis devenu lieu de vie collectif depuis plusieurs mois, l’ancienne ferme de la petite lande avec sa grange du XVIIIe sa presse, son four à pain, ses poules et ses béliers est menacée d’expulsion à partir de demain mardi 6 octobre. Celle-ci devrait être rasée pour permettre l’installation d’une nouvelle zone industrielle aux portes de Donges : la ZAC de Six Croix 2.
L’entreprise CarboLoire prévoit notamment d’y installer une usine de production industrielle de carbonate de calcium, via l’obtention d’une dérogation pour les rejets prévus de poussière, et le risque d’incendie. Les premiers travaux de remblais et de terrassement ont débuté non loin du corps de ferme historique.
57 ha de terres agricoles et de zones naturelles sauvages sont menacées par le projet au milieu d’un territoire déjà bien marqué par la main-mise industrielle liée au port de Nantes-Saint-Nazaire. Le bocage, avec ses chênes centenaires, ses mares, ses prairies pâturées et tous les écosystèmes qui leur sont liés risquent d’être bétonnés. Ce matin même, une Effraie des clochers chassait dans une parcelle autour du lieu dit de la Petite Lande.
Depuis son occupation, ce Village a vu se rassembler des centaines de personnes d’horizons et sensibilités différentes : Gilets jaunes, syndicalistes, défenseurs.ses du vivant, féministes… Le lieu a notamment accueilli la première journée d’éducation populaire sur l’estuaire qui a abouti à une Déclaration commune de l’estuaire, rédigée collectivement et synthétisant notre vision commune (ci-jointe).
Des ateliers de désobéissance civile s’y sont tenus tout le week-end et ce lundi 5 octobre afin de se préparer collectivement à protéger ce dernier rempart contre la bétonisation de la rive nord de la Loire. Ce lieu emblématique de la lutte face à l’industrialisation du monde s’est ainsi transformé en quelques jours en base arrière pour organiser la défense de la zone, avec le soutien de nombreux collectifs pour la justice sociale et écologique de la région.
Nous, habitant.es du lieu ou d’alentour venu.es en soutien, sommes convaincus de l’illégitimité de la CARENE à détruire ce lieu de vie et tout l’écosystème qui l’entoure.
Dans la lignée des réflexions sur la défense de l’estuaire, nous avons décidé de nous placer face à cette poignée d’industriels qui nous impose la dégradation généralisée de nos espaces de vie.
Notre résistance ici se nourrit des dégâts engendrés tout au long de l’estuaire par un modèle d’accaparement et de destruction capitaliste de ses riches milieuxde vie. Elle se nourrit de visions d’une autre société que celle qu’on nous impose à coup de bulldozers et répression policière.
Nous invitons donc toutes et tous les journalistes intéressé.es à se rendre sur place dès mardi matin 7h ou tout au long de la semaine, pour couvrir l’expulsion annoncée et constater la vitalité de la résistance sur place.
Vous pouvez prendre contact avec nous par mail sur la boite levillagedupeuple@riseup.net